La paroisse
Le canton de Bolton, le plus grand des Cantons-de-l’Est, concédé à Nicholas Austin et ses 53 associés en 1797, a été le sujet de plusieurs démembrements donnant naissance à six municipalités distinctes : Magog (1849), Bolton-Ouest et Bolton-Est (1876), Eastman (1888), Austin (1938), St-Benoît-du-Lac (mars 1939) et finalement St-Étienne-de-Bolton en mai 1939.
Il ne faut pas confondre la paroisse St-Étienne-de-Bolton avec la municipalité du même nom. À la suite des troubles de 1837-38, un certain nombre de familles canadiennes-françaises catholiques (Vincent, Desautels, Laramée, Laporte et Decelles) de la vallée du Richelieu se déplacent vers l’est pour s’installer dans la partie nord-ouest du canton de Bolton. De 1842 à 1872, plusieurs prêtres-missionnaires viennent desservir la mission de St-Étienne-de-Bolton. Celle-ci dessert les territoires des futures paroisses d’Eastman, de Ste-Anne-de-Stukely, de Knowlton, de Mansonville de South Bolton, de St-Austin et de St-Benoît-du-Lac. On assiste alors à la création d’un noyau francophone et catholique dans un fief à très forte majorité anglophone et protestant.
À cette époque, une chapelle et une école sont construites. La paroisse, fondée en 1851, sera érigée canoniquement le 7 mars 1872, mais les registres paroissiaux débutent dès 1851. Ce lieu a déjà été connu sous le nom de French Church. Le bureau de poste, ouvert en 1867, porte le nom de Grass Pond Post Office, avant de prendre celui de St-Étienne-de-Bolton, le 1er juillet 1872.
La municipalité
La requête demandant l’érection de St-Étienne-de-Bolton en municipalité est datée du 22 septembre 1938. Le territoire concerné dans la requête comprend la partie nord des rangs V, VI et VII, et une certaine partie du rang VIII de Bolton-Est. La pétition est signée par 74 propriétaires de biens-fondés situés dans les limites de Bolton-Est. Parmi ces signataires, à très forte majorité francophone, il y a 7 Desautels et 4 Berger.
Les requérants attestent qu’ils représentent plus de la moitié des payeurs de taxes du territoire désirant se séparer. Il est certifié que la nouvelle municipalité comprendra, tel qu’exigé par la loi, plus de 300 habitants et qu’il restera plus de 300 âmes dans la municipalité de Bolton-Est, après que le territoire composant la Municipalité projetée en aura été détaché. La raison alléguée pour cette séparation est que ses intérêts seraient mieux servis au point de vue municipal si elle formait une municipalité distincte, mais l’aspect socio-culturel y a sans doute joué un certain rôle.
Le 19 avril 1939, l’honorable J. Bilodeau, ministre des Affaires municipales, de l’Industrie et du Commerce, recommande donc au Lieutenant-gouverneur en conseil l’érection de cette nouvelle municipalité à la prochaine réunion du Cabinet des ministres. La proclamation parue à cet effet est publiée dans la Gazette officielle du Québec, le 27 mai 1939, telle érection devant prendre effet à la date de cette publication.
La date de l’élection d’un maire et de 6 conseillers est fixée au 21 juin 1939. Ce premier conseil se réunit le 3 juillet 1939, Il est composé de: Oscar Desautels, maire et six conseillers : L. N. Arthur, Joseph Loiselle, Wilfred Berger, Édouard Leduc, Azarie St-Pierre et Théodore Laramée. Une nouvelle municipalité vient de naître.
Certaines activités sont en préparation pour souligner cet événement dont les détails paraîtront dans un prochain bulletin de la municipalité.
Maurice Langlois, Société d’histoire de Magog