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Vendredi dernier, le 12 novembre 2021, C’était comme Noël à la Société d’histoire de Magog car un Collectionneur de timbres est venu nous offrir un cadeau de la plus grande importance, une lettre écrite par Leston Amelia Merry le 25 mars 1860 à sa famille à Magog alors qu’elle était à Montréal.
Le philatéliste en question est entré en possession de ce petit trésor parce qu’il était à la recherche d’un timbre précis et qu’un autre collectionneur lui a envoyer une enveloppe avec le dit timbre. Au surprise, l’enveloppe contenait une lettre et était adressée à A. H. Moore à Magog. En visitant la Maison Merry dernièrement, il a découvert qui était ce A. H. (Alvin H. Moore, le premier Maire de Magog) et les gens de la Maison Merry l’on référé à la Société.
Une fois à la Société d’histoire de Magog, nous avons ouvert la lettre et extrait les trois feuilles de papier couvertes d’écriture. Cette calligraphie est conforme à l’époque et la petitesse des caractères démontre que le papier était limité à l’auteure. Pour corroborer cette théorie, chaque espace libre sur les pages a été utilisé.
Après un examen rapide, nous avons découvert que l’auteure de cette lettre était Leston Amelia Merry, la deuxième fille de Ralph Merry V né le 5 octobre 1840. Cette lettre est adressée à toute la famille à Magog. Le texte se divise ensuite en plus petits textes adressés directement à chacun.
Nous n’avons pas encore lu et analysé l’intégralité du texte mais ce qui ressort à première vue est que “Lellie” est déçue que son père est décidé de faire un voyage à Québec et non à Montréal où elle aurait pu le rencontrer. Elle rassure ses parents et parle d’un voisin qui fait du sucre. Elle ajoute comment son frère Horace fait de très bons haricots “beans” qu’elle a bien hâte de manger à son retour à Magog prévu pour le mois de juillet.
Cette lettre est exceptionnelle car nous avons de la correspondance de Ralph Merry V, Florence Merry et plusieurs autre documents précieux mais aucune lettre venant d’Amelia Merry. Elle aura une place de choix dans le fonds de la Famille Merry à la Société d’histoire de Magog.
Nous sommes entré en possession de photos des cloches de l’église St-Patrice de Magog. Notre première réaction a été de numériser les photos afin de pouvoir les conserver de manière numérique. Après la numérisation, nous avons pu voir des détails qui nous auraient échappé autrement.
Ces superbes images ont été prises dans le cadre des célébrations du jubilé d’or de la Paroisse St-Patrice en 1936. À cette occasion, le carillon de l’église St-Patrice avait été béni.
La première cloche un do dièse, s’appelle Patrice, la deuxième un Fa dièse, Notre-Dame du Sacré-Coeur, la troisième un Sol dièse, Anne et la dernière un La dièse s’appelle François d’Assise.
Après la numérisation, on peut voir que les cloches sont identifiées lors de la présentation. La résolution de la numérisation du négatif (3200 dpi) permet de lire les noms des cloches.
Voyant la taille réel de l’image cela devient impressionnant.
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L’hygiène à Magog
En 2020, la pandémie du coronavirus à mis de l’avant l’importance de se laver les mains et d’adopter des mesures hygiéniques plus strictes. En 1942, l’hygiène était aussi importante dans la ville de Magog, mais cela n’avait rien à voir avec un virus, c’était plutôt à cause du rapport de l’hygiéniste officiel le docteur E.C. Cabana. Son rapport est soulevé dans une entrée du journal la Chronique de Magog du 18 janvier 1942.
Le travail du docteur Cabana était de s’assurer que certaines mesures sanitaires soient respectées dans la ville. Il faut garder à l’esprit que les lois concernant la qualité de la nourriture notamment la viande et les produits laitiers n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. C’est pourquoi le travail du docteur Cabana était essentiel pour s’assurer que les producteurs laitiers et les bouchers atteignent une certaine qualité de production et n’empoisonnent pas les consommateurs.
Il n’y a pas si longtemps le lait était encore distribué directement aux portes des consommateurs dans des bouteilles de verre. Le docteur Cabana veillait donc à ce que les producteurs aient des contenants propres et que le produit réponde à une certaine norme.
Les pratiques ont bien changé depuis et la conception de l’hygiène aussi. Cependant, c’est au début des années 1900 que l’on accorda plus d’importance à l’hygiène notamment à cause de l’épisode de grippe espagnole et de la forte propagation de la tuberculose.
Le rapport du docteur Cabana ne concerne pas seulement les produits de consommation. Il fait un bilan de santé des jeunes étudiants de Magog.
Les maladies surveillées à ce moment? La diphtérie, la rougeole, la scarlatine, la typhoïde, la dysenterie et la tuberculose.
Les méthodes de soins ont aussi bien évoluées. En 1942, il est recommandé aux parents de nettoyer la bouche et la gorge des enfants ayant des symptômes, avec une solution d’acide borique ou de peroxyde d’hydrogène.
Article : « L’hygiène respectée à Magog : le Dr Cabana suggère, entre autres réformes, un bon incinérateur », La chronique de Magog, 15 janvier 1942, page 1 et 9.
Audrey Lagacé, Historienne en résidence
Buckskin Joe, l’ami des indiens
Voici l’histoire vraiment extraordinaire de Buckskin Joe un personnage réel né de la région qui démontre que « Sky is the limit ».
Edward Jonathan Hoyt est Né à l’ombre du Mont Orford le 4 octobre 1840. Sa mère était la fille d’un capitaine de navire de Boston et son père Samuel Hoyt, était propriétaire, capitaine dans la milice de Standstead, magistrat et fut plus tard le premier maire du Canton de Magog.
Alors que Jonathan était bébé, un énorme cochon sauvage vint l’arracher à son berceau. Sa mère qui était à traire les vaches, lança son tabouret sur la bête qui se sauva en laissant Jonathan derrière. C’était la première aventure de Joe mais pas la dernière.
Jonathan était un enfant énergique et son agitation le mettait toujours dans des situations problématiques. L’épicier de Magog Calvin Abbott gardait sous son comptoir un fouet pour faire fuir les petits indésirables. Un jour, le jeune Hoyt et ses amis ont attaché le bout de la ficelle d’emballage du marchand au pantalon d’un garçon. Ils ont crié « Au feu! » et son tous partit en courant chacun de leur côté avec un des garçons en courant avec la bombine au complète derrière lui. L’épicier porta plainte aux autorités et les garçons furent punis. Ils se vengèrent en attachant une mouffette vivante par la queue à la pognée de porte de M.Abbott. L’épicier ouvre sa porte et la moufette apeurée se détache et plutôt que se sauver à l’extérieure, entre dans la maison. Plus personne n’habitera dans cette maison.
À l’adolescence Jonathan à la vivre chez son grand-père qui avait une cabane à Castle Brook à 5 milles du lac. Avec lui il apprit à trapper le vison, la loutre, l’ours, etc. autour de Cherry river et du Mont Orford. Ensemble ils pouvaient passer de une à deux semaines en forêt dormant sur des lits d’aiguilles de pins sur la neige. Il alla visiter les indiens et appris à faire de la pêche à la perche sur le Lac Memphrémagog.
À vivre dans le bois avec son Grand-père et les indiens, Jonathan se laissa pousser les cheveux et se mis à porter un manteau de peau de cerf. Un de ses trois frères lui donna le surnom de Buckskin Joe.
Un jour un cirque ambulant passa par Magog et Buckskin Joe s’y rend avec son frère. Il tombe sous le charme de la profession et il commence à apprendre à jouer de plusieurs instruments ainsi qu’à faire des acrobaties.
Alors qu’il se rend à Boston avec sa mère, l’aventure aux États-Unis commence pour Buckskin Joe. Poursuivant son attirance pour le cirque, le jeune homme performe dans des camps de bucherons ou encore des réserves autochtones.
Lorsque la guerre de Sécession commence Buckskin Joe s’engage dans un régiment de la Pensylvanie. L’homme aventureux va se faire tirer par un rebelle et faisant preuve de vivacité d’esprit Buckskin Joe lui propose un échange : du café contre du tabac. Convaincu « Butcher-knife Bill » se dévoile et reçoit un projectile dans le chapeau de la part de Buckskin Joe. Les deux hommes partiront tout de même en bon terme.
Edward Jonathan revient à Magog pendant un court moment alors qu’il déserte l’armée américaine. Il retourne cependant dans les rangs lorsque Lincoln accorde l’amnistie pour les déserteurs. Mais, il prend la place d’un homme qui ne veut pas aller à la guerre et qui paie Buckskin Joe 900 dollars pour qu’il prenne sa place. Avec le pouvoir d’achat de nos jours les 900 dollars équivalent à 14 370.29 dollars.
Le cirque ne reste jamais bien loin dans la profession de Buckskin Joe et il rejoint une nouvelle compagnie après la guerre. Il va aussi marier Bella Hutchins dans le New Hampshire avec qui il aura trois enfants.
En 1870, Buckskin décide de laisser le cirque de côté pour suivre son frère Albert dans le Kansas ou le Homestead Act offre 160 acres pour presque rien à quiconque s’y établirait pour cinq ans. Pendant cette période de sa vie Buckskin Joe est enfin de retour dans la nature sauvage et il s’en réjouit. Il construit sa maison en bois de peuplier et transfert sa famille de Magog à la nouvelle maison.
Le premier hiver est la pire, le bois utilisé pour la maison sèche et rétrécit ce qui créer des fentes par laquelle l’air très froide passe. Pour survivre Buckskin Joe chasse pour obtenir de la peau et de la viande.
L’été n’est pas mieux alors qu’un nuage de sauterelle traverse les États-Unis et ravage les champs. Pour passer l’hiver Buckskin Joe propose alors de commencer une guerre avec les autochtones qui sont juste au sud. Il s’agissait d’avoir un moyen d’attirer le regard du gouvernement et des vivres en tant que soldat.
Il ouvre un commerce « Athletic Grocery » et il reçoit la visite de Jesse et Frank James, les voleurs de banque. Il va d’ailleurs revoir Jesse James alors qu’il renoue avec le cirque à Leadville.
En 1884 une nouvelle aventure attend Buckskin Joe alors qu’il part pour la Nouvelle-Écosse pour chercher de l’or. Sur son chemin il passe par Magog et y trouve une ville et une montagne beaucoup plus petite que dans son souvenir.
La recherche d’or n’étant pas concluante Buckskin Joe retourne à Arkansas City et il retrouve nul autre que le rebelle avec qui il avait échangé des coups de feu « Butcher-knife Bill ». Ils partent ensemble vers le Honduras pour chercher de l’or, ce qui n’est pas concluant. Alors que Buckskin revient « Butcher-knife Bill » se rend au Mexique et y décède.
À 61 ans Buckskin Joe se rend en Californie pour être plus tranquille et y écrire ses mémoires qu’il finit à 77 ans, un an avant de mourir en 1918. Ainsi se termine les milles et unes aventures de Edward Jonathan Hoyt, le personnage bien réel.
Premier vol de banque à Magog
Vendredi soir, 1er août 1969, 18h55.
Claudette Arguin Vachon, caissière à la Caisse populaire Magog-Est, sur la rue Saint-David, se rappelle : le directeur, Roméo Thisdèle, crie « Des voleurs! Des voleurs! » à la vue de deux hommes cagoulés et armés. Les cambrioleurs sautent par-dessus le comptoir et menacent les clients et le personnel: « Couchez-vous par terre » « Ouvrez les tiroirs- caisses ».
Coincée sous la machine IBM contenant les cartes de chaque sociétaire, Claudette ne peut que s’agenouiller. Elle se souvient d’un conseil que son mari Gaston Vachon, policier à Magog, lui avait donné : « Si jamais il y a un hold-up, essaie de retenir une seule chose, un détail particulier». Elle fixe donc le soulier droit du voleur tout près d’elle. Soulier noir, encavure dans la semelle….
M. Luc Beaulieu et son épouse, qui arrivent devant la caisse au moment où les bandits sortent, décident de suivre l’automobile dans laquelle les cagoulards ont pris place avec le complice qui les attendait. Alertés, les policiers Patrick Gagnon et Julien Boily entreprennent la poursuite sur le chemin de la rivière (rue Saint-Patrice Est). Le conducteur perd le contrôle du véhicule qui s’immobilise dans le fossé. Les voleurs s’enfuient vers le boisé.
La Sûreté du Québec et des centaines de citoyens prêtent main forte aux policiers. Le constable Fernand Boisvert s’installe sur le terrain de MacPherson Lumber, déménagé dans le Parc industriel, au cas où ils fuiraient par la rue Sherbrooke. Le détective Donald Lizotte scrute la forêt toute la nuit. Il pleut abondamment. À 7h samedi matin, les voleurs sont aperçus par les volontaires Benoît Légaré et Jean Bailey. Il s’agit de Serge Cadorette, 22 ans, et des frères Loiselle, Constant, 20 ans, et Jean-Guy, 25 ans, tous de Waterloo. Ils ont changé de vêtements pour se déguiser, probablement à partir d’une cache dans le bois, mais portent les mêmes souliers ! Les policiers Robert Sergent et Patrick Gagnon procèdent à leur arrestation.
Ils sont conduits en cellule au poste de police, où une foule se rassemble voulant voir les cambrioleurs. Un « line up » est constitué pour identification. À la suite de son témoignage, on demande à Claudette A. Vachon de les identifier. Puisqu’ils portaient une cagoule, le seul indice est LE soulier noir. Elle demande qu’ils montent sur une table afin de pouvoir examiner la chaussure dont elle a mémorisé les moindres détails. Identification positive.
Le détective Donald Lizotte étudie les preuves reconstituées par les policiers après avoir retrouvé les cagoules et l’auto des braqueurs, rapportée volée à Waterloo. L’enquête préliminaire a lieu le 14 août à Sherbrooke. M. Lizotte est accompagné d’une escouade spéciale de la Sûreté du Québec pour crimes majeurs.
Mme Claudette Arguin Vachon est citée à témoigner afin d’identifier les cambrioleurs.
Son souvenir du soulier noir est soumis à un interrogatoire serré par l’avocat de la défense, Me Claude Léveillée. La preuve étant établie, le procès est transféré à Cowansville, puisque les suspects font face à d’autres accusations. Ils sont trouvés coupables du cambriolage de la Caisse populaire Magog-Est.
Et les 6 000 $ volés ? Non retrouvés. Il appert que la conjointe d’un des voleurs ayant obtenu l’information lors de sa visite en prison, aurait retrouvé le magot qui aurait servi à payer les honoraires de l’avocat de la défense, propos obtenus de source fiable à la sortie du procès.
C’était le premier vol de banque à Magog. De nos jours les hold-up sont moins fréquents, mais Il y en a quand même eu un en 2003, à la Banque de Commerce (CIBC). Intervention majeure dirigée par la Sûreté du Québec.
Danielle Lauzon
COVID-19 versus Grippe espagnole
Depuis la mi-mars, c’est toute la planète qui s’est mise en confinement afin de ralentir la propagation du Coronavirus. Rapidement on fait un parallèle avec la première pandémie de l’air moderne qui a fait mondialement de 20 à 100 millions de mort selon différents auteurs, la grippe espagnole. Ces deux fléaux présentent des similitudes et des différences marquées qui nous permet espérer le meilleur pour la suite des choses. Le principal vecteur positif est la réaction des autorités compétentes.
La Grippe espagnole au Canada
Note de la rédaction : cette partie du texte a été écrite par Maurice Langlois en 2013.
Le fléau est entré au Canada en juin 1918, vraisemblablement par bateaux transportant des soldats revenant du front. Il a progressé lentement jusqu’à son arrivée dans les Cantons-de-l’Est, à Victoriaville, le 15 septembre, date officielle du début de l’épidémie au Québec. Le 25 septembre, plus de 400 Sherbrookois sont atteints et le 28, elle sévit à la grandeur du pays.
Quoique relativement épargnée, Magog n’y échappe pas. Parmi leurs recommandations, les autorités gouvernementales demandent que l’on évite les foules, les rassemblements et manifestations publiques et que l’on ferme les bars, théâtres, salons de quilles, écoles, etc. On recommande aussi de fermer les églises. Les temples protestants ferment dès le 5 octobre, mais l’Église catholique hésite à exempter ses fidèles de leurs devoirs religieux. Mgr H.O. Chalifoux, évêque auxiliaire du diocèse de Sherbrooke, accepte finalement, mais seulement pour le dimanche 13 octobre. Le même jour, le Magogois John O. Donigan, inscrit ce qui suit dans la bible familiale : «Today, for the first time in our recollection, we have had no mass at the church. This is on account of an epidemic of Spanish Grippe which is world-wide just now and many deaths are reported from all parts ». Le Bureau central d’hygiène ordonne aux autorités religieuses de fermer les églises. Elles n’ouvriront que le 10 novembre, la veille de l’armistice qui marque la fin du conflit. S’agit-il d’une simple coïncidence?
À Magog, où la population n’est que de quelque 5 000 habitants, il n’y a que quatre médecins : les docteurs G.A. Bowen, E.-C. Cabana, I.A. Guertin et John West. Les seules pharmacies sont la pharmacie Béique (le Dr Béique est décédé) et celle du docteur West (pharmacie Rexall). Pharmaciens et médecins, à court de moyens pour combattre efficacement la maladie, sont débordés et les heures de travail sont longues. Le 3 octobre, le docteur Cabana présente au conseil de ville un projet d’avis à afficher, indiquant les moyens à prendre pour éviter la maladie; il n’y a pas d’hôpital à Magog et la majorité des malades sont gardés chez eux. Les maisons qui abritent des personnes atteintes sont « placardées », indiquant qu’on ne doit pas y entrer. Les Hospitalières de La Crèche, avec l’autorisation du curé Brassard, transforment les classes et la salle de récréation en « hôpital » pour y recevoir les plus atteints.
Le mois d’octobre s’avère de loin le plus meurtrier. Plusieurs familles perdent 2 ou 3 membres que l’on doit enterrer rapidement, sans même passer par l’église, pour éviter la contagion. Les statistiques publiées plus tard par le Conseil supérieur de l’hygiène indiqueront qu’en octobre seulement, on a enregistré à Magog 45 décès et à Sherbrooke plus de 250. Au total, dans les Cantons-de-l’Est il y en a eu 2 146!
En novembre, l’épidémie perd de l’ampleur et les mesures prises par les autorités municipales et les médecins semblent donner de bons résultats. Les écoles, les églises et autres lieux publics peuvent rouvrir leurs portes. Il y aura bien dans la région d’autres cas de grippe avec décès, mais l’épidémie est à toutes fins pratiques terminée et la vie reprend progressivement son cours normal à Magog comme ailleurs.
Maurice Langlois 2013
L’éclosion initiale
La perception actuelle de la grippe espagnole est un état de crise continuelle qui a duré de 1918 à 1920 mais dans les faits, ce sont trois vagues de quelques mois sur une période de trois ans qui faisaient des ravages. Il ne faut pas minimiser l’impact de l’influenza espagnole puisqu’en 1918 le Québec comptera 400 000 malades et 3% de ce nombre décèderont.
Le lieu de l’éclosion du Covid-19 est la ville de Wuhan en Chine. La mondialisation des outils de communication nous a permis de suivre presqu’en temps réel le développement des premiers cas. Du côté de la grippe espagnole, le lieu de l’éclosion n’a jamais été confirmé à 100%. La seule chose dont nous sommes sûr c’est que le virus ne vient pas d’Espagne. L’explication la plus sûr et qui fait presque consensus est que le virus serait apparu dans un compté du Kansas aux États-Unis en avril 1917. La transmission s’est faite d’abord dans la population rurale et très rapidement lorsque les fils des fermiers se joignent aux forces armées pour répondre à l’appel des drapeaux, elle sévie dans un camp d’entrainement du Kansas. Dès ce moment, la maladie est clairement identifiée et le camp est mis en quarantaine. Aucun soldat ne peut sortir du camp cependant des officiers sont transférés vers d’autres camps et commence la dispersion à travers le pays et rapidement à l’échelle mondiale.
L’incubation
C’est la deuxième vague à partir de l’été qui frappe le Québec de plein fouet. Des marins et soldats revenant d’Europe sont infectés et par rebond infectent les villes portuaires comme la Ville de Québec.
Une grande différence entre les deux virus réside dans la durée d’incubation et de la période de symptômes. Alors que le Coronavirus a une période d’incubation de 14 jours ou la victime est asymptomatique et contagieuse, L’influenza espagnol comme l’appelait les journaux francophones de l’époque avait une période d’incubation de 2 à 3 jours et de 3 à 5 jours pour les symptômes. Pour les infortunés qui en mourront, soit le virus attaque directement les poumons en deux ou trois jours et crée chez le patient une réaction ressemblant à un choc anaphylactique. Dans la plupart des cas, l’infection affaiblie le système au point que le patient meurt d’une pneumonie au bout de 10 jours.
La multiplication des cas de grippe espagnole s’est faite beaucoup plus rapidement que dans le cas du COVID-19.
Contrairement à l’épidémie actuelle, la moitié des victimes de la « Spanish grippe » sont la tranche de population des 20 à 40 ans. Les plus vieux semblent plus résistants au virus pour des raisons qui ne sont pas encore expliquées.
La réponse des autorités
Un grand avantage de notre monde de 2020 est la fluidité de l’information. Les autorités sanitaires ont commencé à réagir avant même que le COVID-19 touche le sol Québécois. Quand les premiers cas se sont manifestés, la réponse des gouvernements a été relativement rapide et on a commencé à confiner la population.
Pour la grippe espagnole, les autorités n’avaient pas d’organisme de coordination et la réponse fut lente par rapport à la vitesse de propagation. Dès le début de la crise, on blâme les autorités pour leur inaction. La vitesse du virus est telle que les hôpitaux se remplissent du jour au lendemain. Le personnel médical est aussitôt en pénurie infecté par la maladie. Cette pénurie est aggravée par la Grande guerre, des médecins et des infirmières étant mobilisés au front.
La rapidité et le sérieux de la réponse sont très significatifs dans le bilan de la grippe espagnole. Selon un article bien documenté de Wikipédia : « Le gouvernement des Samoa américaines isola l’archipel et parvint à protéger sa population. À l’inverse, les autorités néo-zélandaises des Samoa occidentales firent preuve de négligence, et 90 % de la population fut infectée. 30 % de la population adulte masculine, 22 % des femmes et 10 % des enfants périrent. »
En conclusion
L’épidémie de grippe espagnole a terrassé une bonne partie de la population mondiale déjà éprouvée par la Grande guerre. Contrairement à la croyance populaire, elle n’a pas été une période de crise continue de plusieurs années mais trois vagues agressives et mortelles de quelques mois. Ce que nous vivons aujourd’hui est un marathon qui nous demande beaucoup de résilience. L’accessibilité de l’information, les avancés de la science et de la médecine actuelle, l’organisation des agences de santé, la rapide réponse des autorités (du moins au Québec) et la discipline de la population ne peuvent se comparer avec ce qui s’est vécu il y a 100 ans pour la grippe espagnole. Suite à ce constat, nous ne pouvons que nous dire que : « Ça va bien aller! »
Édouard H. Guilbert n’a que 30 ans lorsque les conseillers le désignent, le 18 janvier 1892, pour devenir le nouveau maire de Magog. L’âge du premier magistrat est déjà une nouvelle en soi puisque ses prédécesseurs, Alvin H. Moore et Giles P. Moore, avaient tous deux atteint la cinquantaine au moment de leur élection. Mais il y a plus. Une page d’histoire se tourne en effet avec l’élection de Guilbert qui devient le premier maire francophone de Magog. Cet événement constitue une reconnaissance de la place prépondérante prise par les Canadiens-français dans la ville où ils sont majoritaires depuis les années 1880. L’avènement à la mairie de ce commerçant de la rue Principale marque aussi le début de la politique d’alternance entre francophones et anglophones qui sera appliquée, d’abord avec rigueur, puis sur une base irrégulière, jusqu’au milieu des années 1930. Guilbert, qui restera en poste jusqu’en 1894, deviendra le 16 janvier 1900 le premier Magogois à revenir à la mairie après avoir effectué deux mandats consécutifs d’un an. Son retour sera cependant obscurci par la tumultueuse grève du textile de l’été 1900, marquée par l’intervention de la milice, et par un grave incendie qui décimera une partie de la rue Principale, le 19 avril 1901.
Référence : Jacques Boisvert, Édouard H. Guilbert, premier maire canadien-français de Magog, Le Progrès, 14 août 1989, p.5.
En 1994, Denise Poulin-Marcotte devient la première femme à accéder au conseil municipal de Magog. Les citoyens du quartier 2 lui accordent leur confiance pour deux mandats consécutifs. Elle fait partie du conseil provisoire qui voit à la transition lors de la fusion de Magog, du Canton de Magog et d’Omerville en 2002. Elle conserve son siège à l’élection suivante avec une avance de 790 voix sur son adversaire Serge Poulin. Elle complète son impressionnante feuille de route au conseil municipal de Magog avec trois autres mandats; démontrant une belle reconnaissance de son travail au service des citoyens. Elle détient maintenant le record de longévité au conseil municipal. Elle a contribué à de grands dossiers autant communautaires, sportifs, que culturels et patrimoniaux.
La Société d’histoire de Magog tient à remercier Madame Poulin-Marcotte pour sa grande contribution à la communauté magogoise.