COVID-19 versus Grippe espagnole

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Depuis la mi-mars, c’est toute la planète qui s’est mise en confinement afin de ralentir la propagation du Coronavirus. Rapidement on fait un parallèle avec la première pandémie de l’air moderne qui a fait mondialement de 20 à 100 millions de mort selon différents auteurs, la grippe espagnole. Ces deux fléaux présentent des similitudes et des différences marquées qui nous permet espérer le meilleur pour la suite des choses. Le principal vecteur positif est la réaction des autorités compétentes.

La Grippe espagnole au Canada

Note de la rédaction : cette partie du texte a été écrite par Maurice Langlois en 2013.

Le fléau est entré au Canada en juin 1918, vraisemblablement par bateaux transportant des soldats revenant du front. Il a progressé lentement jusqu’à son arrivée dans les Cantons-de-l’Est, à Victoriaville, le 15 septembre, date officielle du début de l’épidémie au Québec. Le 25 septembre, plus de 400 Sherbrookois sont atteints et le 28, elle sévit à la grandeur du pays.

Quoique relativement épargnée, Magog n’y échappe pas. Parmi leurs recommandations, les autorités gouvernementales demandent que l’on évite les foules, les rassemblements et manifestations publiques et que l’on ferme les bars, théâtres, salons de quilles, écoles, etc. On recommande aussi de fermer les églises. Les temples protestants ferment dès le 5 octobre, mais l’Église catholique hésite à exempter ses fidèles de leurs devoirs religieux. Mgr H.O. Chalifoux, évêque auxiliaire du diocèse de Sherbrooke, accepte finalement, mais seulement pour le dimanche 13 octobre. Le même jour, le Magogois John O. Donigan, inscrit ce qui suit dans la bible familiale : «Today, for the first time in our recollection, we have had no mass at the church. This is on account of an epidemic of Spanish Grippe which is world-wide just now and many deaths are reported from all parts ». Le Bureau central d’hygiène ordonne aux autorités religieuses de fermer les églises. Elles n’ouvriront que le 10 novembre, la veille de l’armistice qui marque la fin du conflit. S’agit-il d’une simple coïncidence?

À Magog, où la population n’est que de quelque 5 000 habitants, il n’y a que quatre médecins : les docteurs G.A. Bowen, E.-C. Cabana, I.A. Guertin et John West. Les seules pharmacies sont la pharmacie Béique (le Dr Béique est décédé) et celle du docteur West (pharmacie Rexall). Pharmaciens et médecins, à court de moyens pour combattre efficacement la maladie, sont débordés et les heures de travail sont longues. Le 3 octobre, le docteur Cabana présente au conseil de ville un projet d’avis à afficher, indiquant les moyens à prendre pour éviter la maladie; il n’y a pas d’hôpital à Magog et la majorité des malades sont gardés chez eux. Les maisons qui abritent des personnes atteintes sont « placardées », indiquant qu’on ne doit pas y entrer. Les Hospitalières de La Crèche, avec l’autorisation du curé Brassard, transforment les classes et la salle de récréation en « hôpital » pour y recevoir les plus atteints.

La créche vers 1920
La Crèche (photographe inconnu, fonds Studio RC, coll. SHM)

Le mois d’octobre s’avère de loin le plus meurtrier. Plusieurs familles perdent 2 ou 3 membres que l’on doit enterrer rapidement, sans même passer par l’église, pour éviter la contagion. Les statistiques publiées plus tard par le Conseil supérieur de l’hygiène indiqueront qu’en octobre seulement, on a enregistré à Magog 45 décès et à Sherbrooke plus de 250. Au total, dans les Cantons-de-l’Est il y en a eu 2 146!

En novembre, l’épidémie perd de l’ampleur et les mesures prises par les autorités municipales et les médecins semblent donner de bons résultats. Les écoles, les églises et autres lieux publics peuvent rouvrir leurs portes. Il y aura bien dans la région d’autres cas de grippe avec décès, mais l’épidémie est à toutes fins pratiques terminée et la vie reprend progressivement son cours normal à Magog comme ailleurs.

Maurice Langlois 2013

Entrevue à Nous.TV sur le COVID-19

L’éclosion initiale

La perception actuelle de la grippe espagnole est un état de crise continuelle qui a duré de 1918 à 1920 mais dans les faits, ce sont trois vagues de quelques mois sur une période de trois ans qui faisaient des ravages. Il ne faut pas minimiser l’impact de l’influenza espagnole puisqu’en 1918 le Québec comptera 400 000 malades et 3% de ce nombre décèderont.

Le lieu de l’éclosion du Covid-19 est la ville de Wuhan en Chine. La mondialisation des outils de communication nous a permis de suivre presqu’en temps réel le développement des premiers cas. Du côté de la grippe espagnole, le lieu de l’éclosion n’a jamais été confirmé à 100%. La seule chose dont nous sommes sûr c’est que le virus ne vient pas d’Espagne. L’explication la plus sûr et qui fait presque consensus est que le virus serait apparu dans un compté du Kansas aux États-Unis en avril 1917. La transmission s’est faite d’abord dans la population rurale et très rapidement lorsque les fils des fermiers se joignent aux forces armées pour répondre à l’appel des drapeaux, elle sévie dans un camp d’entrainement du Kansas. Dès ce moment, la maladie est clairement identifiée et le camp est mis en quarantaine. Aucun soldat ne peut sortir du camp cependant des officiers sont transférés vers d’autres camps et commence la dispersion à travers le pays et rapidement à l’échelle mondiale.

L’incubation

C’est la deuxième vague à partir de l’été qui frappe le Québec de plein fouet. Des marins et soldats revenant d’Europe sont infectés et par rebond infectent les villes portuaires comme la Ville de Québec.

Une grande différence entre les deux virus réside dans la durée d’incubation et de la période de symptômes. Alors que le Coronavirus a une période d’incubation de 14 jours ou la victime est asymptomatique et contagieuse, L’influenza espagnol comme l’appelait les journaux francophones de l’époque avait une période d’incubation de 2 à 3 jours et de 3 à 5 jours pour les symptômes. Pour les infortunés qui en mourront, soit le virus attaque directement les poumons en deux ou trois jours et crée chez le patient une réaction ressemblant à un choc anaphylactique. Dans la plupart des cas, l’infection affaiblie le système au point que le patient meurt d’une pneumonie au bout de 10 jours.

La multiplication des cas de grippe espagnole s’est faite beaucoup plus rapidement que dans le cas du COVID-19.

Contrairement à l’épidémie actuelle, la moitié des victimes de la « Spanish grippe » sont la tranche de population des 20 à 40 ans. Les plus vieux semblent plus résistants au virus pour des raisons qui ne sont pas encore expliquées.

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La réponse des autorités

Un grand avantage de notre monde de 2020 est la fluidité de l’information. Les autorités sanitaires ont commencé à réagir avant même que le COVID-19 touche le sol Québécois. Quand les premiers cas se sont manifestés, la réponse des gouvernements a été relativement rapide et on a commencé à confiner la population.

Pour la grippe espagnole, les autorités n’avaient pas d’organisme de coordination et la réponse fut lente par rapport à la vitesse de propagation. Dès le début de la crise, on blâme les autorités pour leur inaction. La vitesse du virus est telle que les hôpitaux se remplissent du jour au lendemain. Le personnel médical est aussitôt en pénurie infecté par la maladie. Cette pénurie est aggravée par la Grande guerre, des médecins et des infirmières étant mobilisés au front.

La rapidité et le sérieux de la réponse sont très significatifs dans le bilan de la grippe espagnole. Selon un article bien documenté de Wikipédia : « Le gouvernement des Samoa américaines isola l’archipel et parvint à protéger sa population. À l’inverse, les autorités néo-zélandaises des Samoa occidentales firent preuve de négligence, et 90 % de la population fut infectée. 30 % de la population adulte masculine, 22 % des femmes et 10 % des enfants périrent. »

En conclusion

L’épidémie de grippe espagnole a terrassé une bonne partie de la population mondiale déjà éprouvée par la Grande guerre. Contrairement à la croyance populaire, elle n’a pas été une période de crise continue de plusieurs années mais trois vagues agressives et mortelles de quelques mois. Ce que nous vivons aujourd’hui est un marathon qui nous demande beaucoup de résilience. L’accessibilité de l’information, les avancés de la science et de la médecine actuelle, l’organisation des agences de santé, la rapide réponse des autorités (du moins au Québec) et la discipline de la population ne peuvent se comparer avec ce qui s’est vécu il y a 100 ans pour la grippe espagnole. Suite à ce constat, nous ne pouvons que nous dire que : « Ça va bien aller! »

Bibliographie

Agence Parcs Canada, G. du C. (2020, mars 30). La grippe espagnole au Canada (1918-1920)—Histoire et culture. https://www.pc.gc.ca/fr/culture/clmhc-hsmbc/res/doc/information-backgrounder/espagnole-spanish

BAnQ numérique. (s. d.). Consulté 29 avril 2020, à l’adresse http://numerique.banq.qc.ca/

Gagnon, A. (2019, juillet 15). Article. https://nouvelles.umontreal.ca/article/2020/04/15/coronavirus-et-grippe-espagnole-l-histoire-se-repete/

Grippe espagnole : La grande tueuse. (2015, septembre 8). Québec Science. https://www.quebecscience.qc.ca/sante/grippe-espagnole-la-grande-tueuse/

Grippe espagnole—Wikipédia. (s. d.). Consulté 8 mai 2020, à l’adresse https://fr.wikipedia.org/wiki/Grippe_espagnole

ICI.Radio-Canada.ca, Z. S.-. (s. d.). Ce qui a changé et ce qui n’a pas changé depuis la grippe espagnole | Coronavirus : Ontario. Radio-Canada.ca; Radio-Canada.ca. Consulté 29 avril 2020, à l’adresse https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1690507/coronavirus-grippe-espagnole-toronto-montreal

Langlois, M. (2013). La grippe aviaire nous rappelle la grippe espagnole – Histoire-Magog. Histoire Magog. http://www.histoiremagog.com/la-grippe-aviaire-nous-rappelle-la-grippe-espagnole/

Réactions anaphylactiques—Troubles immunitaires. (s. d.). Manuels MSD pour le grand public. Consulté 5 mai 2020, à l’adresse https://www.merckmanuals.com/fr-ca/accueil/troubles-immunitaires/r%C3%A9actions-allergiques-et-autres-troubles-d%E2%80%99hypersensibilit%C3%A9/r%C3%A9actions-anaphylactiques?query=Anaphylaxie

Sherbrooke daily record, 1897-1969 | BAnQ numérique. (s. d.). Consulté 29 avril 2020, à l’adresse http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3098893?docsearchtext=influenza

Une des premières industries implantées le long de la rivière Magog, dans le village de l’Outlet, est la fabrique de laine que l’Américain Joseph Atwood met sur pied en 1825. À l’image de la communauté qui prend forme à cet endroit, cette initiative reste de dimension modeste. Passée en 1845 aux mains de la Magog Manufacturing Co., une entreprise locale, cette petite usine, qui emploie quelques dizaines de personnes, disparaît finalement sous les flammes en 1857. L’avènement du chemin de fer à Magog, en 1877, relance l’idée d’une initiative industrielle d’envergure susceptible de donner une impulsion significative au développement de l’économie magogoise. C’est encore une fois vers le textile que se tourne un petit groupe de promoteurs dont les figures de proue sont l’industriel William Hobbs et l’homme d’affaires Alvin H. Moore, un des personnages les plus influents de la communauté.

En plein essor au Canada, le textile profite à ce moment des tarifs protectionnistes prévus par la politique nationale de 1879 du gouvernement conservateur. Alors que plusieurs filatures de coton voient le jour, les dirigeants de la Magog Textile & Print Co., une entreprise fondée en 1883, misent pour leur part sur une originalité : la construction d’une usine servant à faire le blanchiment et l’impression du coton. C’est ainsi qu’une pièce de coton est imprimée pour la première fois au Canada à Magog, en juillet 1884.

Faisant preuve de prudence, les administrateurs de la Magog Textile & Print Co. décident également d’implanter une filature à Magog. Celle-ci entre en activité en 1888. Elle génère à ses débuts quelques centaines d’emplois qui, en se greffant aux 150 de l’imprimerie, font rapidement du textile le principal pôle de croissance de la région immédiate. Cette étroite association entre Magog, qui devient une municipalité de village en 1888, et son usine principale, va perdurer pendant plus d’un siècle. En fait, la situation économique de la communauté est directement liée à celle de ses usines qui, malgré des périodes d’incertitude, continuent de croître sous la gestion de la Dominion Cotton Mills (1889-1905), puis de la Dominion Textile. Au moment de sa création, en 1905, cette entreprise procure du travail à plus de 1000 Magogois, chiffre qui est doublé, et même plus, autour de la Deuxième Guerre mondiale. Même si elle n’est pas toujours facile, la collaboration entre les élus et les dirigeants de l’usine permet également de développer des infrastructures, comme le réseau d’électricité, qui contribuent au progrès de la collectivité.

Barrage DT

Barrage hydroélectrique de la Dominion Textile (Photographe inconnu, fonds Bibliothèque Memphrémagog, coll. SHM)

 

Il faut attendre les années 1960 et 1970 avant de voir l’identité de Magog, qui a toutes les caractéristiques d’une ville mono-industrielle, prendre un nouveau visage. Le tourisme, les services et le parc industriel favorisent une diversification de l’économie, souhaitée depuis longtemps, qui compense pour le ralentissement du textile. Un ensemble de facteurs, dont les avancées technologiques et la concurrence internationale, affectent en effet les usines dont le personnel passe sous la barre des 1000 emplois au cours des années 1990. Ces années sont également marquées par des changements de propriétaires.

Plus qu’un phénomène passager, cette instabilité constitue une tendance lourde pour le textile qui se précise au début du XXIe siècle, laissant même entrevoir sa disparition à plus ou moins long terme. Cent vingt-cinq ans après l’impression de la première pièce de coton au Canada, l’aventure du textile, qui a survécu à mille embûches et hypothèses défaitistes, semble plus que jamais sur le point d’atteindre son dénouement. C’est ce qui survient en novembre 2011 alors que la filature cesse ses activités.

Serge Gaudreau

Auteur: Louise Gagné, Société d’histoire de Magog, 18 avril 2024

Le 10 avril 2024 est décédé dans son sommeil, monsieur Marc Poulin à l’âge de 74 ans alors qu’il était en convalescence d’une maladie cardiaque. Il avait remercié publiquement ses ‘anges gardiens’ du Centre de santé et des services sociaux de Memphrémagog qui ont contribué à lui sauver la vie lors de deux crises cardiaques en juillet 2023 à 15 jours d’intervalle.

Après avoir complété des études primaires et secondaires commerciales, Marc Poulin travaille plusieurs années dans l’industrie textile, entrecoupées de trois ans dans le secteur public au Foyer Sacré-Cœur de la Providence. Il travaille chez Tissage Magog où il démontrera son leadership de 1981 à 1987 à titre de contremaître et planificateur, suite à une formation en Gestion et planification dans le milieu industriel.

En 1987, il entre chez Olymel avec le mandat d’implanter le concept de la qualité totale, ce qui permettra de positionner l’entreprise favorablement dans la fabrication du jambon et d’autres produits alimentaires. Il quitte ce travail en 1998 pour occuper le poste de maire à temps plein. Auparavant il avait été élu comme conseiller municipal pendant 12 années. Il a été membre de toutes les commissions municipales dont la Régie de police Memphrémagog ainsi que le Centre local de développement (CLD) de la MRC de Memphrémagog et de la Société de développement Memphrémagog (SODEM).

Il a poursuivi son implication dans différentes activités communautaires, notamment au conseil d’administration de Estrie 2007 et de la Régie Montjoye ainsi qu’à La Conférence régionale des élus de l’Estrie (CRE), au caucus des villes d’agglomérations de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), au conseil d’administration de La Fédération canadienne des municipalités et au comité d’honneur de la campagne de financement de la Fondation de l’hôpital Memphrémagog,  Par ailleurs, il a été propriétaire d’une disco mobile pendant 11 ans.

On rappelle plusieurs faits remarquables du maire Poulin. Alors qu’il était question de vendre le centre de ski et le terrain de golf, on lui reconnaît que son intervention a permis de conserver cette propriété collective au cœur du Parc du Mont-Orford. Il a eu le mandat d’unifier la nouvelle ville de Magog suite de la fusion municipale. Plusieurs projets majeurs ont pris naissance sous son règne : la transformation de l’église Sainte-Marguerite-Marie en bibliothèque et Espace culturel, l’achat de la Maison Merry ainsi que la création de Magog Technopole.

Monsieur Poulin était le père de Marie-Claude et de trois fils : Stéphane, Mathieu et Jean-François. Il était le grand-père de Kimber-Lee (Nick), Ludovyk, Samuel Damon et Hugo Poulin Bronson. Parmi ses nombreux frères et sœurs, Denise Poulin-Marcotte a été la première femme conseillère municipale à Magog, avec qui il a fait équipe au conseil pendant quelques années.

Extrait de THE WALK IN JUNE

A walk in June, in early June,
Our sweet Canadian June—
When every tree is all in leaf,
And every bird in tune;
When laughing rills leap down the hills
And through the meadows play,
Inviting to their verdant banks
The old, the young, the gay.

When not a cloud is in the sky,
Nor shadow on the lake
Save what the trees that line the shore
And little islands make,—
When every nook where’er we look,
Is bright with dewy flowers,
And violets are thickly strewn
As though they fell in showers.

(…)

Helen Mar Johnson (1834-1862), Magog

La famille Johnson fait partie des familles pionnières de Magog et le poème de Helen Mar Johnson nous transporte au cœur de Magog, en juin, il y a plus de 160 ans.

Jonathan Johnson, le grand-père d’Helen Mar, est un ancien soldat américain qui s’installe dans le canton d’Hatley en 1802. Dans l’ouvrage Forest and Clearings: The History of Stantead County, son fils Abel relate la sombre aventure de son père qui débute à sa capture lors de la bataille de Ticonderoga (présumée celle de 1777) par un groupe autochtone pour se terminer en 1783, après 3 ans de captivité comme prisonnier de guerre aux mains de l’autorité britannique à Québec. Il est ensuite autorisé à retourner chez lui, mais revient s’installer dans le canton d’Hatley en 1802. Son fils Abel Boynton y naît en 1803.

Abel (uniquement nommé Boynton Johnson dans l’acte de mariage) épouse Polly Chamberlin en 1823 à Hatley. Le grand-père de Polly n’est nul autre que Ebenezer Hovey : Le premier à s’établir sur la rive est du lac Memphrémagog, dans le canton d’Hatley sur le territoire de la Ville de Magog actuel, dans la dernière décennie du XVIIIe siècle. Cela correspond à peu près au moment où Ralph Merry prend possession de ses terres dans le canton de Bolton au nord de la rivière Magog. Cependant, contrairement à Ralph Merry, Hovey ne s’établira pas de façon permanente du côté du lac Memphrémagog, s’établissant rapidement près du lac Massawippi.

Selon Benjamin F. Hubbard (Hubbard 1874), C’est à partir de 1832 qu’Abel réside à l’Outlet (Magog). Rappelons que la désignation de Magog ne viendra que quelques années plus tard, alors qu’en 1832 on parle plutôt de l’Outlet (décharge du lac) pour désigner le hameau qui se forme au nord-est du lac Memphrémagog, de part et d’autre de la rivière Magog. Le hameau se situe en partie dans le canton de Bolton (nord de la rivière) et dans le canton d’Hatley (sud de la rivière). Il est donc difficile de dire si en 1832 Abel a déjà traversé la rivière vers le Canton de Bolton, mais la vente qu’il effectue d’un lot entre le lac Memphrémagog et l’extrémité nord du lac Lovering à James Brown, le 6 février 1832 (archives du notaire William Ritchie, acte 1966), est peut-être en lien avec cette transition vers le nord.

Propriétés d’A.B. Johnson mises en évidence sur un extrait d’un plan de Magog en 1866. Les flèches indiquent les accès probables aux chemins publics. (Source: Plan of Magog, Department of Crown Land, Ottawa, 1866. Archives Ville de Magog, PL71M005_1_2 )

Quoiqu’il en soit en 1845, il est nommé juge de paix pour le district de St-François et réside dorénavant dans le canton de Bolton (L’aurore des Canadas, 16 octobre 1845). Il semblerait qu’il ait acquis dans la première moitié du XIXe siècle, une importante étendue de terre couvrant une grande partie des terrains au nord de la rue Saint-Patrice Ouest actuelle, dont le tracé n’existait pas à l’époque.  Les terres d’Abel se situent donc un peu en retrait des activités économiques et institutionnelles naissantes sur  la rue Principale. Néanmoins, sur une carte de 1866, on peut observer qu’une bande de terrain donne accès à la rue principale, un peu à l’est du Parc des Braves actuel, et que la rue Goff  (futur tronçon est de la rue Saint-Patrice Ouest) permet de rejoindre la rue Sherbrooke depuis la propriété de A.B. Johnson. 

Abel se dit fermier sur le recensement de 1861 et il habite avec sa femme Polly, leur fille Hellen, dont la profession indiquée est poétesse, et leur fils Edwin, âgé de 21 ans, qui est alors instituteur. Ses filles aînées, Sara A. et Josephine, ont déjà quitté la maison à cette date. Une maison sera éventuellement érigée par Abel ou son fils Edwin sur une autre parcelle de terre qui est identifiée comme appartenant à Abel et Georges O. Somers, le mari de Sara, sur le plan de 1866. Elle existe toujours et fait partie des plus beaux bâtiments du patrimoine bâti de la Ville de Magog, connu sous le nom de Sunnyside ou maison Johnson. Sa date de construction porte à débat, mais elle est plus récente que l’arrivée des Johnson à Magog. Il est donc probable qu’une résidence familiale antérieure ait occupé un autre emplacement, voire que la famille n’occupe pas les terres exploitées pour l’agriculture.

La maison Johnson (Sunnyside) alors qu’elle fait face au sud. Archives historiques de la Société d’histoire de Magog. IN2.
Gauche: Abel Boyton Johnson dans Forest and Clearings (Hubbard 1874)
Centre: Hellen Mar  Johnson, Archives historiques. La Société d’histoire de Magog,  IN2-B-27-0005
Droite: Edwin R  Johnson, Archives historiques. La Société d’histoire de Magog,  IN2-B-27-0006 

L’auteure du poème “The Walk in June”, Helen Mar Johnson, est la troisième fille d’Abel, née à Magog en 1834. Elle publie un premier poème, intitulé “The Forest”, dans le Stanstead Journal alors qu’elle est adolescente. Déjà versée dans l’écriture, elle part étudier à Derby Center et y gradue en 1852, puis y enseigne brièvement. En 1853, elle reçoit un prix de la Literary and Historical Society of Quebec City pour son poème intitulé “The Surrender of Quebec”. Elle écrit en 1855 un journal entier en vers qui sert encore d’exemple en littérature. Selon ses écrits, on perçoit un constant tiraillement entre sa dévotion religieuse et son esprit vagabond. La poétesse est affligée par la maladie en 1856 et meurt tristement entre 1862 et 1863.

La sœur aînée d’Helen, Sara A. Johnson, a épousé le Dr Georges Orland Somers en 1849 à l’église Union (Meeting House), le seul lieu de culte  de la communauté à l’époque. Elle meurt en 1870, âgée de 46 ans. Elle fait partie, tout comme Helen (Ellen) et Abel,  des personnes inhumées au cimetière de l’église union qui sont commémorées au cimetière Pine Hill, mais dont la sépulture pourrait toujours se trouver sous le stationnement de la petite église de la rue Merry Sud. 

Son autre sœur, Josephine, a pour sa part épousé le révérend John Muir Orrock qui sera l’éditeur de l’ouvrage rendant hommage aux écrits de Helen, intitulé Canadian Wild Flowers: Selections from the Writings of Miss Helen M. Johnson, of Magog, P.Q.,  Canada : with a Sketch of Her Life. Joséphine et son mari déménagent probablement au Massachusetts en 1867, alors que son mari accepte une charge éditoriale au Advent Herald de Boston. Effectivement, Orrock fut une figure importante du courant adventiste au Canada et dans la région. 

Selon le recensement de 1871, après la mort d’Abel en 1867, sa veuve Polly demeure avec le Dr Georges O. Somers dans sa maison de la rue des Pins, voisine de la Maison Johnson. La maison Somers fait également partie du patrimoine bâti actuel de Magog. Polly meurt cependant à Brookline (Massachusetts), en 1877, âgée de 78 ans.  Elle y a sûrement rejoint sa fille Josephine qui décède également à Brookline en 1882, âgée de 53 ans. Polly est enterrée à Magog en 1878, possiblement dans le cimetière de l’église Union également.

Edwin, le frère cadet, enseigne probablement dans sa jeunesse à la Magog Academy, située au nord du lot Academy sur le plan de 1866 et au sud-ouest des terres de la famille. Son père fait d’ailleurs partie des fondateurs de l’institution. Dans une des entrées de journal d’Helen, elle mentionne regarder Edwin patiner depuis la résidence que l’on présume être la Maison Johnson. C’est Edwin qui hérite des terres de son père après son décès en 1867. Il ne retourne vraisemblablement pas y résider puisqu’il demeure à Stanstead Plain avec sa femme Harriett en 1871. En 1881, ils y vivent toujours entourés de leurs enfants, alors que Edwin occupe la profession d’avocat.  Edwin est probablement à l’origine du morcellement de la terre familiale, puisque c’est E.R. Johnson qui y effectue plusieurs ventes durant les années 1880.

Edwin, le frère cadet, enseigne probablement dans sa jeunesse à la Magog Academy, située au nord du lot Academy sur le plan de 1866 et au sud-ouest des terres de la famille. Son père fait d’ailleurs partie des fondateurs de l’institution. Dans une des entrées de journal d’Helen, elle mentionne regarder Edwin patiner depuis la résidence que l’on présume être la Maison Johnson. C’est Edwin qui hérite des terres de son père après son décès en 1867. Il ne retourne vraisemblablement pas y résider puisqu’il demeure à Stanstead Plain avec sa femme Harriett en 1871. En 1881, ils y vivent toujours entourés de leurs enfants, alors que Edwin occupe la profession d’avocat.  Edwin est probablement à l’origine du morcellement de la terre familiale, puisque c’est E.R. Johnson qui y effectue plusieurs ventes durant les années 1880.

Josianne Jetté, 22 juin 2023

Société d’histoire de Magog

  • Sources:
  • Archives du notaire Henri St-Louis (1865-1873). Fonds Cour supérieure. District judiciaire de Richelieu. Greffes de notaires – BAnQ Vieux-Montréal.
  • Archives du notaire William Ritchie (1822-1872). Fonds Cour supérieure. District judiciaire de Saint-François. Greffes de notaires – Archives nationales à Sherbrooke.
  • Artefactuel 2021 Étude de potentiel archéologique de la Ville de Magog. Ville de Magog. Rapport inédit.
  • Baptist Church, Stanstead. Registres paroissiaux et Actes d’état civil du Québec (Collection Drouin), 1621  à 1968.
  • Bergeron-Gagnon Inc. 2007 Inventaire et étude du patrimoine bâti. Ville de Magog. Rapport inédit.
  • Canada’s Early Women Writers. Helen Mar Johnson. Canada’s Early Women Writers, 18 May 2018.
  • Benjamin F.  Hubbard 1874 Forests and Clearings. The History of Stanstead County, Province of Quebec, with sketches of more than five hundred families. John Lawrence.
  • Daniel Hovey Association 1914 The Hovey Book: Describing the English Ancestry and American Descendants of Daniel Hovey of  Ipswich, Massachusetts. Press of L.R. Hovey.
  • Find a grave https://www.findagrave.com
  • Recensements du Canada de 1861, 1871 et 1881, Ottawa, Ontario, Canada : Bibliothèque et Archives Canada 
  • Registre foncier du Québec, circonscription de Stanstead, cadastre de la Ville de Magog.
  • Rev. John Muir Orrock 1884 Canadian Wild Flowers: Selections from the Writings of Miss Helen M. Johnson, of Magog, P.Q.,  Canada : with a Sketch of Her Life by Rev. J.M. Orrock.

1939-1940

Alors que le Canada entre dans la Seconde Guerre mondiale, les équipages des bateaux d’ennemis au pays ont été emprisonnés dans des camps. Le Mont Orford était donc le site d’un des camps temporaires que gardaient des vétérans de la Première Guerre mondiale. Les prisonniers ont ensuite été transférés à Sherbrooke et les bâtiments détruits. Le seul qui est resté est celui qui servira à construire le premier chalet de ski.

1952

La même année il y a aussi le retour de la compétition Classique Invitation du Mont-Orford en plus du développement d’un remonte-pente à câble. En nouveauté, la compétition de ski permet au vainqueur du combiné descente-slalom de gagner le trophée Adams, qui est nommé en l’honneur du docteur Marston Adams décédé en 1951 au Mont-Tremblant.

1955

Une route est développée à partir du chalet des skieurs jusqu’au sommet de la montagne pour permettre à la compagnie La Tribune limitée d’installer un poste émetteur pour diffuser des émissions. C’est cette même compagnie qui va diffuser par CHLT-Radio et CHLT-TV le championnat canadien en 1959 et qui permet à la population d’assister à la victoire de Jean Lessard et Anne Heiggveit.

1960

Le seul remonte-pente consiste toujours au T-bar sur le mont Giroux, mais en 1960 deux machines Bombardier transportent les skieurs experts au sommet de mont Orford. À ce moment les tarifs étaient de 3 dollars pour le jour, 1,50 dollar le soir et 50 dollars pour la saison.

1962

Le Mont Orford s’équipe d’un nouveau téléski qui va permettre d’accéder à deux pistes. L’une sur le mont Giroux qui existe déjà et une nouvelle piste de 9 000 pieds. Le Mont est en pleine expansion alors que quatre milles de nouveaux parcours s’ouvrent pour les skieurs dans la saison qui arrive. La Chronique de Magog 1962/12/12 p.03

La patrouille de ski du Mont Orford remporte le premier prix des compétitions internationales à Roanoke en Virgine (É-U) en février 1962. Madame Arlene Witthier est la fondatrice de la Patrouille de Ski du Mont Orford. Le progrès de Magog 1962-08-29 p.1

1963

En janvier 1963 a eu lieu une compétition professionnelle au Mont Orford. C’est Andréas Rubi, skieur du Mont-Tremblant qui a remporté la compétition et une somme de 250$ grâce à son temps de 102.1.  La deuxième place est occupée par Willie Angerer aussi du Mont-Tremblant alors que la troisième place revient à Jean Lessard du Mont Sutton. La Chronique de Magog, 1963-01-30 p.12

En Mars, l’Adams Memorial a eu lieu et a été remporté par Roddy Hebron, un champion canadien du ski amateur originaire de Vancouver. Lors de cette compétition, Andrée Crépeau du Club du Mont Orford s’illustre avec la 1ere place dans la descente, le slalom et le combiné dans la division des femmes junior ‘’A’’. La chronique de Magog 1963-03-20 p.03

1967

Les 3-4-5 févriers ont eu lieu la compétition duMAURIER international au Mont Orford. En tout 30 femmes et 50 hommes participaient à la compétition. De compétiteurs de l’Europe, des États-Unis et du Canada se sont donc retrouvés au Mont Orford pour le déroulement de la compétition. Nancy Greene, la jeune Canadienne remporte finalement la coupe pour les femmes alors que Haakon Mjoen, un Norvégien l’emporte chez les hommes. En 1967 Nancy Greene remporte également la coupe du monde alors qu’en 1968 elle s’illustre aux Jeux olympiques ainsi qu’aux championnats du monde.  Le Progès-Chronique de Magog 1967-02-01 p.10, 1967-02-08 p.1

1968

Un cerisier symbolique a été planté au sommet du Mont Orford. Présent à la plantation : M. Raymond Martin ; Me Raynald Fréchette ; le Chef abénakis Mat-Te-Kua d’Odanak ; M. Glen Brown ; M. Bernard Beaudry et M. Georges Vaillancourt. L’événement s’appuie sur une légende abénakise qui mentionne que toutes les cerises de notre continent soient originaires de Mont Orford. Avec cette cérémonie, le cerisier et la légende se trouvent maintenant au sommet du Mont Orford. Le Progrès-Chronique de Magog, 1968-07-31 p.1

1972

Un nouveau télésiège double est en fonction au Mont Orford. Ce télésiège permet une augmentation de 25% du rythme des montées. Le Progrès 1972-12-27 p.06

1976

Pendant l’hiver 1976, le Mont Orford proposait de louer un couple de chevaux pour tirer un traîneau dans le bois pendant une heure après 3h30 et cela tous les mardis. Sinon ils offraient aussi de prendre rendez-vous d’autres jours de la semaine pour le faire. Le progrès 1976-01-14 p.19

Il commence à être question de l’acquisition du versant ouest du Mont Orford. Avant que l’immobilier s’en empare et bloque l’expansion des pistes de ski. Le journaliste pose des questions à M. Georges Côté, président de la gestion Orford. Il mentionne d’ailleurs que des personnes se sont déjà penchées pour tracer les pistes potentielles du versant ouest. Il dit aussi vouloir collaborer avec le ministre Vaillancourt au développement de la région. Vaillancourt soutenait à ce moment qu’il fallait mettre autant d’effort sur Orford que sur le Mont Sainte-Anne. Le progrès 1976-03-17 p.3

1977

Une Mini-Molstar à lieu au Mont Orford pour célébrer la semaine nationale du ski. Pour l’occasion de la musique tyrolienne était jouée ainsi que des concours et des compétitions de ski. 1977-01-26 p.3 1977-02-16 p.17

1978

Le premier ministre du Canada Pierre Trudeau se rend au Mont Orford pour une journée de ski. Il est accompagné pour la journée par M. Mark Dufresne adjoint gérant de la Société de gestion d’Orford. Pour son dîner le premier ministre se rend à la cafétéria du chalet qui contenait déjà 1 200 skieurs. Il mange un hot-dog avec une soupe et un beigne. Le premier ministre a été fort impressionné par la montagne, par le tracé des pistes. Le progrès 1978-01-18 p.1

1980

La saison de ski aurait pu être perturbée par le renouvellement du bail entre la Gestion du mont Orford et le gouvernement du Québec. Les négociations semblaient prendre du retard ce qui inquiétait la population locale puisque le mont représente la un facteur vital de l’économie de la région grâce à tous les touristes qui vont y faire un tour. Le progrès 1980-12-03

Le bail est finalement reconduit ce qui permet au Mont Orford d’ouvrir officiellement la montagne le 20 décembre 1980. Toutefois, la fin de semaine avant cette date la montagne ouvre partiellement les pistes pour les sportifs. De plus, pour les membres qui avaient un abonnement de saison 1979-1980 une réduction de 20% pour les deux années suivantes est en vigueur pour les cartes de saison. Pour les autres, jusqu’au 29 décembre c’est 15% qui sont offerts.

1981

Le chalet de ski devient un théâtre pour l’été. La première pièce à y prendre place est celle de Claude Meunier et Louis Saia « Appelez-moi Stéphane ». France Arbour, Hélène Blais, Rita Lafontaine, Serge Christiaenssens, René Lefebvre et Jacques Thisdale faisaient partie de la distribution. Le Progrès 1981-06-03 p.8

1982

 En mars, de nombreux événements se sont passés à la montagne. D’abord, 11 skieurs de l’Université de Sherbrooke en sciences appliquées ont totalisé cent onze descentes en une journée lors d’une compétition. Le 13 mars avait lieu la finale du circuit des Cantons de l’Est, la journée C.K.V.l.. Le 14 mars, la finale du circuit des Cantons de l’Est ainsi que la journée C.K.O.I. FM. De plus, durant tous les samedis entre le 20 février et le 3 avril avaient lieu le Challenge 4 kilomètres. Le but était de descendre le plus rapidement possible la piste Télé 7. Les temps étaient donc comptabilisés durant cette période.  Le progrès 1982-03-09 p.4B

Les championnats de zone en ski alpin ont eu lieu le 13 et 14 mars 1982. Chez les femmes se sont Sylvie Desrosiers d’Orford, Natahlie Bouchard de Bellevue et Kathy Murray d’Orford qui sont montées sur le podium junior. Chez les séniors il s’agit de Louise Morin de Thetford, Sylvie Desrosiers d’Orford et Pascale Monfette de Sutton. Pour les hommes en junior il s’agit de Camille Courchesne d’Orford, Marc Laperrière de Shefford et Éric Dupras de Shefford. Chez les séniors il s’agit de Sylvain Boudreau de Shefford, Camille Courchesne d’Orford et Michel Tremblay d’Orford. La journée C.K.O.I. FM a eu lieu la même fin de semaine et il y avait une course aux obstacles, un concours de limbo et une soirée au OUI ski-bar. Le Progrès 1982-03-06, p.4B

Pour la seconde année, le sommet du Mont Orford accueille le festival du blé d’Inde. Pour l’occasion, le télésiège était en fonction pour la somme de 4,50$ par adulte et 3,50$ pour les enfants entre 6 et 13 ans. Les enfants en bas de 6 ans n’étaient pas admis dans le télésiège. Une fois au festival, des clowns étaient présents pour amuser les enfants et grands, de la musique pour l’ambiance et un kiosque d’artisanat qui offrait des pièces confectionnées par des artisans locaux. Pour la somme de 1,50$ il était possible de manger du blé d’Inde à volonté. Le Progrès, 1982-08-10, p.5A.

1983

Le circuit provincial Labatt bleu prend de l’expansion et sera accueilli au Mont Orford et à Sutton en 1983. N’importe qui en haut de 18 ans pouvait s’inscrire la journée du commencement du circuit soit le 9 janvier à Orford. Deux épreuves auront lieu au Mont Orford, soit le 9 janvier comme ouverture et le 13 mars pour la dernière épreuve. Les skieurs de la région qui se seront classés lors de la finale des qualificatifs pourront défendre les couleurs de leur région dans une compétition affrontant les Cantons-de-l’Est à Québec, Saguenay Lac-Saint-Jean, Laurentides, la Gaspésie et la Mauricie. Le Progrès 1982-12-21, p. 2B.

À cause d’un début de saison difficile à cause de la température, la première épreuve du circuit Labatt bleu a été reportée au 13 février. Les mêmes difficultés ont repoussé l’ouverture annuelle de l’école des Schtroumphs qui a eu lieu le 22 janvier. Le Progrès 1983-01-25, p. 7B.

Il est maintenant question d’un investissement de 10 000 000$ pour le Mont Orford. Bien que le dossier ne soit pas très avancé et qu’il demande la participation de gouvernement pour ne pas tomber à l’eau, les plans pour cet argent sont déjà tracés. Déjà, une partie du montant servirait à s’équiper pour pouvoir produire de la neige artificielle. La saison 1983 a démontré que les aléas de la nature pouvaient nuire grandement à la station de ski. En plus, il est question de mettre en place des systèmes d’éclairage pour permettre le ski de soirée comme à Bromont. Une subvention de 50 000 a déjà été octroyée au colloque de la M.R.C. à cela s’ajoute un 12 000$. Le Progrès 1983-04-19, p. 3A.

Le projet d’investissement pour le Mont Orford se développe un peu plus et il prend de l’ampleur en budget. C’est maintenant un projet de 37 millions qui est sur la table alors que le groupe du Mont Orford souhaite exploiter les possibilités d’activités à l’année, s’équiper de canon à neige artificielle et de l’éclairage des pistes. Le Progrès 1983-05-17, p.3A.

1984

L’investissement de 3.5 millions pour l’amélioration de la station de ski débloque enfin. C’est en 1983 que les pourparlers entre Gestion Orford, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et le comité d’expansion de la station Magog-Orford (CESMO) ont commencé. Gestion Orford c’est aussi engagé à construire une cinquantaine d’unités d’hébergement près du mont. Le Progrès 1984-06-11, p.11.

1987

Le Mont Orford était le lieu d’un carnaval alors que tout le monde était invité à se costumer pour la journée. De nombreuses personnes ont participé à la journée en plus de la présence de l’équipe de CIMO qui était déguisée. Parmi les déguisements on relève entre autres le monstre Memphré, une ballerine, une fille du printemps, une cabine téléphonique, un épouvantail à moineaux, le ski nautique et la plage Old Orford Beach. Il ne s’agit pas de la dernière fois que le carnaval aura lieu. Le Progrès de Magog, 1987-03-23, p.25F

1988

La station du Mont Orford est en nomination pour les Mercuriades de 1988. La station ainsi que six autres entreprises de l’Estrie. Le Progrès de Magog 1988-02-22, p.4

Le Mont Orford célèbre ses 50 ans. Alors que la station de ski est en grande évolution rapidement depuis 1984, en 1988 c’est le développement du versant est du mont Giroux qui est le point de mire puisqu’ un nouveau télésiège quadruple sera installé. De plus, les canons pour la neige artificielle atteignent maintenant 85% de la partie skiable. Toutes les améliorations auront valu au Mont Orford de gagner le Flocon d’Or qui est décerné à l’échelle provinciale à la station offrant les meilleures conditions. À la fin du mois de janvier 1988, la compétition Best Ever Race a eu lieu à Orford. Il s’agit d’une compétition pour les skieurs juniors de l’est du Canada et des États-Unis. Le Progrès de Magog 1988-10-17, p.5

1988 est une grande année pour la reconnaissance du Mont Orford. En effet, le Mont Orford est retenu parmi les finalistes des Mercuriades de 1988 dans la catégorie Entreprise de service de l’année. En avril, le réseau MRG accorde le prix Flocon d’Or, prix d’excellence du ski. En octobre c’est l’Association touristique de l’Estrie qui décerne le prix des Grands Prix du tourisme québécois section Estrie dans la section développement touristique. Finalement en 1988 le Mont Orford est Lauréat national aux Grands Prix du tourisme québécois. Le Progrès de Magog 1988-11-28, p.3

Inauguration de trois nouvelles pistes de ski sur le versant est du mont Giroux. La piste Sherbrooke fait 1051 mètres de long et est pour les skieurs experts. La piste Slalom est longue de 1342 mètres et est intermédiaire. Enfin la piste Passe-Montagne de 1000 mètres est pour les débutants. Les pistes sont skiables depuis le 17 décembre 1988, mais l’inauguration a eu lieu le 22 décembre. Le Progrès de Magog 1988-12-26, p.19

1990

La deuxième tranche des Championnats canadiens Jeep-Eagle a lieu au Mont Orford entre le 14 et 17 février 1990. Parmi les 210 skieurs, Alain Villiard, Karen Percy, David Duchesne et Josée Lacasse prenaient part à la compétition. Le Reflet du Lac 1990-01-28, p.28=Les Championnats canadiens Jeep-Eagle ont attiré beaucoup d’attention au Mont Orford. Chez les femmes c’est Josée Lacasse qui l’emporte alors que chez les hommes, le favori Alain Villiard affronte plusieurs difficultés qui ne lui permettent pas d’obtenir la première place. C’est plutôt Rob Crossan un Ontarien qui obtient cet honneur. Le Mont Orford s’illustre pour son organisation de l’événement, mais aussi pour les pistes de qualité que la montagne possède. Le Reflet du Lac 1990-02-18

1992

Alors que la saison débute très bien grâce au climat stable et de la neige naturelle, le départ de la saison 1992 s’annonce meilleur que l’année précédente. Aussi, la tarification est modifiée pour mieux convenir aux adeptes de ski. Ainsi, il est désormais possible d’acheter des billets pour deux ou quatre heures. Cela permet de conserver une certaine clientèle qui ne pourrait pas se permettre de payer pour une journée complète. Le Progrès de Magog, 1992-01-04, p.10

Les skieurs du Mont Orford servent de cobaye à une nouvelle technique d’évaluation qui pourrait permettre de cibler les forces et les faiblesses des athlètes. En partenariat avec le département d’éducation physique de l’Université de Sherbrooke, le Foyer Rond à Eastman tiendra une évaluation physique pour les membres du Club de ski. Ainsi, une évaluation musculaire, l’agilité et le temps de réaction ont été mis en place pour pouvoir évaluer les compétences des skieurs. Le Progrès de Magog 1992-10-31 , p.24

1993

Loin de l’ordinaire, le Mont Orford a été le lieu d’une compétition pour le moins unique. En effet, en mars 1993 la compétition de saut acrobatique de mannequin a eu lieu. Des mannequins étaient envoyés, fixés sur des skis, vers la rampe de saut. La hauteur, le degré de difficulté et l’originalité du saut étaient pris en considération. Un prix de 500$ attendait le vainqueur. Le Progrès de Magog 1993-03-13, p.22

Alors que normalement les meilleurs skieurs s’affrontent lors de compétition, le Mont Orford est plutôt témoin d’un spectacle offert par les meilleurs skieurs acrobatiques parmi lesquels se trouvent : Lloyd Langlois, Nicolas Fontaine, Philippe Laroche, Alain et Dominique Laroche, David Fontaine et Jean-Marc Rozon. Le spectacle d’une durée de 30 minutes environ offrira 120 sauts aux spectateurs. Le Progrès de Magog 1993-04-10, p.18

1994

Le ski est bien développé dans le secteur depuis les années 1950. Cependant, la planche à neige fait une apparition plus tardive. Ce n’est qu’en 100- que les planchistes sont acceptés au Mont Orford. Ils sont perçus comme « les révoltés du ski » selon Yolande Lemire. Avec un style bien unique qui se compose d’une blouse carreautée, tuque longue, pantalons noirs ‘’baggies’’ et des gants très dispendieux. Les 4, 5 et 6 mars 1994 à lieu la première compétition de planche à neige à Orford. Pour ce faire une piste demi-lune est conçue pour les événements du 6 en après-midi. Un slalom et un géant auront aussi lieu pendant la fin de semaine. Trois catégories d’âge seront représentées à cette compétition soit : 14 ans et moins, 15-17 ans et 18 et plus. Le Progrès de Magog, 1994-01-15, p.20

1995

Au début du mois de janvier, le Mont Orford a pu accueillir la compétition Nor-Am. La Canadienne Édith Rozsa a remporté deux épreuves de slalom féminin. C’est aussi lors de cette compétition que la jeune Sara-Maude Boucher de 15 ans a commencé à s’illustrer. Bien qu’elle n’ait atteint que la 32e place la première journée et la 39e la deuxième journée, il est impressionnant de voir que la jeune femme s’illustre déjà parmi des skieuses accomplies. Le Progrès de Magog, 1995-01-14, p16.

2002

Pour une troisième année consécutive, le Mont Orford est illuminé le temps d’une soirée. En commençant par un souper de pâtes au coût de 15$, suivi d’une descente au flambeau à 18h30 les skieurs peuvent profiter de skier à volonté gratuitement entre 19h et 22h. Pour l’occasion le T-bar est en opération et la piste Pente douce est éclairée. Le Reflet du Lac 2002-02-23, p.24

Le 30 mars 2002 a eu lieu la deuxième édition du « Big Air » de Nicolas Fontaine. Il s’agit d’une compétition pour les skieurs et planchistes d’acrobaties qui est entrecoupée de sauts effectués par des professionnels tels que Lloyd Langlois, Steve Omischl, Jeff Bean, Andy Capicik, Philippe Laroche, François Jean, David Fontaine et Daniel Murphy. Le Reflet du Lac 2002-03-23, p.38

2014

Une nouvelle dameuse au mont Orford. L’acquisition de cette nouvelle machine est possible grâce à un prêt de 150 000$ du gouvernement du Québec. La nouvelle machinerie permet donc de mieux entretenir les pistes et donc d’offrir un service de plus grande qualité.  La Tribune 2014-03-02 https://www.latribune.ca/archives/une-nouvelle-dameuse-au-mont-orford-b3c9073af16aae660f8b4c43f376302b

Audrey Lagacé

William Miller – Source:

Avec les conséquences désastreuses du réchauffement climatique qui entraîne des sécheresses, des inondations, des pandémies et bien d’autres fléaux, plusieurs groupes de personnes pensent que l’humanité, devenue trop corrompue, court à sa perte dans des scénarios catastrophiques de «fin du monde»? Cependant, ce n’est pas la première fois que la fin des temps est annoncée et même prévue dans un avenir prochain.

Dans les années 1830, après avoir passé deux ans à étudier scrupuleusement certains passages de la Bible, William Miller, un fermier américain de religion Baptiste, était convaincu que, pour la deuxième fois, Jésus-Christ reviendrait sur la terre afin d’y établir son Royaume. Par conséquent, le retour du Christ signifiait la destruction de tous les royaumes terrestres et donc, l’arrivée d’une gigantesque fin du monde. Alors que le Déluge avait englouti le monde dans l’antiquité, cette fois-ci, selon Miller, c’est par le feu que le monde serait détruit. Bien sûr, le Christ sauverait de la mort et de la destruction tous ceux et toutes celles qui se repentiraient de leurs péchés et qui adhèreraient à son mouvement de renouveau spirituel, le millénarisme, alors que les autres périraient dans d’affreuses conditions sans espoir de ressusciter au jugement dernier. Basé sur les chiffres annoncés dans le livre des prophéties de Daniel « Unto two thousand and three hundred days; then shall the sanctuary be cleansed» (Bible, Daniel chapitre 8: verset 14), William Miller avait calculé, en remplaçant les jours par des années, que la date fatidique du retour du Christ et de la fin du monde serait aux alentours de l’année 1843. 

Dans le but de répandre son message de repentir et de préparation à la venue du Sauveur et à la fin du monde, William Miller commença alors à prêcher de village en village. Les Cantons de l’Est, où son mouvement reçut un accueil très favorable, fut la première région qu’il visita. Sa première tournée de prêche en 1835, l’emmena donc à Hatley, à Georgeville, à Magog et à Stanstead, ainsi qu’à plusieurs autres endroits tels Lennoxville, Ascot et Cookshire. C’est à Magog, où Miller avait des amis, qu’il vint prêcher la fin du monde plus de quatre fois entre 1835 et 1840. 

La foi et le zèle de quelques prêcheurs «millérites» tels Richard Hutchinson, responsable en chef du mouvement pour les Cantons de l’Est, Henry Buckley, I. H. Shipman et I. R. Gates, de même que les publications de journaux et de brochures du mouvement millénariste, attirèrent bientôt des milliers d’adeptes qui, convaincus de la véracité du message transmis, changèrent radicalement leur vie en fermant leur commerce ou en vendant à bas prix leur ferme et leurs animaux. 

Dépouillés de toute possession matérielle et prêts à accéder au Royaume de Jésus-Christ, ces milliers de gens attendaient anxieusement qu’arrive la fin du monde prévue pour le 14 avril 1843, selon les calculs du prédicateur William Miller. 

Cette journée fatidique se passa comme toute autre journée sans que ne surviennent les grandes catastrophes naturelles, le feu dévastateur et les destructions annoncées. Reprenant alors ses calculs, William Miller se ravisa sur son erreur et annonça que le 22 octobre 1844, était la vraie date du retour du Christ. Malheureusement pour ces milliers de «millérites», le Christ n’est pas réapparu dans le ciel et la fin du monde ne s’est pas produite au cours de la journée prévue. Un grand désappointement s’ensuivit et, désabusés et terriblement déçus, plusieurs membres quittèrent le mouvement millénariste. 

« Our disappointment was great, écrit Miller, certainly an error had been made, but which one? The Bible must have the answer.». Écrivant de Stanstead, J. Merry décrivait cette période: «There are a few here who are looking for God coming soon, and set up his everlasting kingdom. We are determined to wait and look for the coming of the Lord until he shall appear. We have no thoughts of giving up our faith or turning back.». 

Se cramponnant à l’idée d’une fin du monde accompagnant le retour du Christ et l’établissement de son Royaume dans un avenir plus ou moins lointain, plusieurs figures de proue du mouvement millénariste, ainsi que William Miller lui-même, délaissèrent la recherche d’une date exacte qui leur sembla trop sujette à des erreurs d’interprétation. Au cours de l’année 1845, des prêcheurs «ex-millénaristes», des pasteurs et des propriétaires de journaux locaux, reprirent le flambeau et établirent des congrégations « Adventiste», selon une dénomination qui signifie la venue, l’avènement, dans plusieurs localités du Vermont et des Cantons de l’Est, où le message du retour imminent du Christ se faisait entendre à nouveau. Après quelques visites dans la région de l’Estrie, fatigué et malade, William Miller laissa la direction du mouvement Adventiste à Joshua Himes qui fonda des groupes Adventistes dans les localités de Stanstead, Melbourne, Waterloo, Bolton, Magog et Farnham.  Devenu aveugle en 1848, le prédicateur William Miller mourait paisiblement à son domicile de Low Hampton, dans le nord de l’État de New York, le 20 décembre 1849.

Alors qu’il y avait encore entre 50,000 et 100,000 personnes qui continuaient de croire au retour du Christ, la fin du «millénarisme» et le début du mouvement Adventiste débouchèrent sur trois courants de pensée:

Les Adventistes spiritualistes qui croyaient que Jésus était venu sur terre le 22 octobre 1844, mais en esprit seulement. Ce mouvement s’est éteint au début du 20ème siècle.

Les Adventistes d’Albany, dirigé par Joshua Himes et par le Dr Josiah Litch, fut le mouvement qui compta le plus grand nombre d’adeptes.

Les Adventistes du septième jour qui comptait seulement une cinquantaine de personnes en 1846. Ce courant de pensée qui continuait de croire au retour du Christ, à la fin des temps et au jugement dernier, tout en étant persuadé du salut d’un certain nombre de fidèles, gagna en popularité. En 1860, ce mouvement qui comptait alors 3000 personnes, s’institua en confession religieuse sous le nom de «L’Église Adventiste du septième jour». Seul mouvement héritier du «millénarisme», cette Église comptait 16 millions de membres baptisés en 2009. 

Biblio. – FORTIN, Denis. Adventism in Quebec, Andrews University Press, Michigan. 2004.

La découverte est un plaisir qui est trop souvent solitaire. Comme archiviste à la Société d’histoire de Magog, c’est un petit bonheur qui nous arrive de temps à autre. Ces jour-ci j’ai eu un de ces plaisirs solitaires avec la découverte d’un lien entre une mention dans un livre publié et un document d’archives que nous possédons.

Nous sommes à travailler sur un micro-site sur l’histoire d’Eastman. Comme cette histoire est liée au développement du chemin de fer puisqu’Eastman a été le carrefour de trois lignes. Or une de ces lignes était le “Waterloo & Magog”. Un livre de référence sur le sujet est “Railways of Southern Quebec” publié par J. Derek Booth en 1982. Je voulais en savoir plus sur le chemin de fer et j’ai relu les chapitres traitant de notre chemin de fer Magogois. L’inauguration officielle du chemin de fer le 29 décembre 1877 y est décrit.

Le Waterloo & Magog était une initiative de Ralph Merry V et ce dernier décrit la construction du chemin de fer dans son journal. Comme la Société est le conservateur du Fonds de la Famille Merry, nous avons en notre possession les journaux de Ralph V. Je n’ai pas pu m’empêcher de retrouver sa description de la journée inauguration.

Booth dans son livre explique que la journée s’est déroulé de Magog à Waterloo où à Waterloo, il y a eu une cérémonie. Une délégation de 150 dignitaires ont effectués le retour à Magog où un souper au Parkhouse Hotel donné en l’honneur de Ralph Merry.

L’entrée dans le journal de Ralph Merry est très évocatrice de cet événement:

“Jan 29 A fine beautiful day. A fine ride over our Ry [Railway] to Waterloo and Back 150 for diner at the Park House. Friends from Waterloo Sherbrooke & Stanstead some good speaking after diner . We had a fine and pleasant day and a very nice time. This was one of the best days of my life.”

Savoir ce qui s’est passé est intéressant. Lire le témoignage de la main de la personne qui a vécu l’événement près de 150 ans plus tard et de pouvoir encore sentir l’émotion vécue procure une sensation unique pour le chercheur. Un peu comme si nous recevions une confidence via un canal de communication avec l’au-delà.

Je n’ai pas connu personnellement Ralph mais j’ai quand même cette impression que c’est mon voisin d’en face.

Andrée Chartrand (1941-2022)
Andrée Chartrand 1941-2022
Andrée Chartrand
Conseillère siège no 4 Canton de Magog 1991.
Image tirée de la mosaïque du conseil municipal du Canton de Magog.

Avec le décès de Andrée Chartrand le 9 avril dernier, une famille a perdu sa matriarche, le Canton de Magog a perdu sa première femme conseillère, la Société d’histoire a perdu une de ses fondatrices et une région a perdu une grande militante des arts, de la culture et du patrimoine. 

Elle est née à Montréal en 1941. Andrée rencontre son premier mari dans son quartier d’enfance. De leur mariage naîtront trois enfants dont l’une, la deuxième, atteinte d’une maladie incurable, vivra ses quelques semaines de vie au Centre Butters d’Austin. 

Femme au foyer modèle, elle suivra son époux dans sa carrière de dentiste à l’Université de Montréal. C’est en 1972 que le couple et leurs deux enfants s’installent à North Hatley. En 1978, le couple divorce, Andrée se retrouve sans le sou avec ses deux enfants et un toit à trouver. 

Cette épreuve mettra en valeur une femme forte et résiliente puisqu’en quelques années, elle se trouvera une maison, retournera aux études en faisant un Baccalauréat en Sociologie et se sera engagée à l’Université Bishop’s à titre de coordonnatrice des échanges internationaux.

C’est lors d’une rencontre disciplinaire au Séminaire de Sherbrooke où son fils, Jean-Philippe joue les trouble-fête qu’elle rencontre celui qui partagera sa vie pour les prochaines décennies, le Docteur Claude Gravel dont le fils Sébastien, faisait partie de la même bande de trouble-fête.

Andrée viendra s’installer dans le Canton avec son nouvel amoureux. Laissant son travail à l’université, elle achète le commerce Euro-kit sur la rue Principale et prendra une place importante dans la communauté de Magog. Elle sera une commerçante qui connaît ses clients par leur prénom…

Son aventure dans le commerce ne durera pas longtemps, mais ce sera la base de la suite de sa vie d’implication puisqu’elle sera la première présidente de la Société d’histoire de Magog en 1988.

En 1991, elle sera la première femme élue conseillère municipale dans la Municipalité du Canton de Magog. Elle y sera jusqu’à la fusion du Canton et la Ville de Magog en 2002. Elle militera pour les arts, la nature et le patrimoine. 

À sa sortie de la politique municipale en 2002, elle revient siéger au Conseil d’administration de la Société d’histoire de Magog et y restera jusqu’en 2014.

Pour sa famille et sa communauté, Andrée Chartrand a été une grande dame. Elle a démontré de la force et de la résilience et a fait preuve d’une grande implication tant pour sa famille que pour sa communauté. Pour SA Société d’histoire, elle reste une icône et une grande administratrice et présidente. 

Notre incursion dans les feuillets jaunis et dans la paperasse de m. Thomas R. Stock, nous permet de pénétrer dans le quotidien d’un homme de langue anglaise qui, dans les années 1930, travaillait dans les bureaux de la Dominion Textile de Magog. En tant que superviseur du département des «paies», m. Stock était en constante correspondance avec les patrons du bureau-chef de la compagnie située à Montréal. L’échange de lettres entre m. Stock et ces messieurs de Montréal nous informe sur les différentes réglementations qui régissaient l’échelle salariale des employés de l’usine vers 1937, de même que sur les besoins des départements en fournitures diverses. Par exemple, dans une lettre adressée au contrôleur de Montréal en 1937, m. Thomas Stock fournit la liste des appareils de bureau qui sont utilisés au Print Works ainsi qu’au Mechanical Department. Le père de m. Stock, m. Richard Stock, avait, quant à lui, travaillé aux pressoirs de l’imprimerie des tissus (Print Works).

Fonds PR093 Famille Stock

Du mois de novembre 2021 au mois de janvier 2022, nous avons épluché le contenu d’une grande boîte renfermant une importante documentation, en anglais, qui avait été ramassée et conservée par m. Thomas R. Stock. Cette précieuse documentation, nous fut remise par un descendant de cette famille qui compte plusieurs générations de citoyens de la Ville de Magog. Minutieusement, nous avons donc trié, classifié et répertorié, dans un fichier informatique prévu à cet effet, une quantité appréciable de correspondance d’affaires, de pamphlets publicitaires, de brochures informatives, de bons de livraison, de reçus de paiement, de rapports annuels de la Dominion Textile et de d’autres associations sociales et de factures diverses concernant des achats liés à des besoins personnels tout autant qu’à des projets reliés au commerce d’œufs et de volaille ainsi qu’à des vacances et à des croisières.

Sur un plan plus personnel, certains reçus pour paiement nous informent que jusqu’à leur décès en 1938, les parents de m. Thomas R. Stock habitaient avec leur fils au no. 3 de la rue MacDonald à Magog. Également, par le biais d’une bonne partie de la documentation, nous apprenons, qu’au milieu des années 1930, m. Stock s’est investi dans l’élevage de poulets et dans le commerce des volailles et des œufs. Étant donné qu’il occupait toujours son emploi à la Dominion Textile et qu’il semblait toucher un assez bon salaire pour l’époque, on peut se demander ce qui motivait m. Stock à s’installer comme éleveur et commerçant avicole.

La quantité assez surprenante de factures d’épicerie, de quincaillerie, de matériaux de construction, de vêtements, de transport par train, de garagistes, de ferronnerie, de charbon et de bois de chauffage, nous renseignent sur les prix des marchandises entre les années 1920 et 1940. Les multiples achats de m. Thomas Stock, ainsi que ceux de son père, nous permettent également de connaître les noms et les adresses de plusieurs marchands de l’époque habitant la ville de Magog et ses environs.

Le contenu du «Fond Famille Stock» nous ouvre donc quelques bonnes pistes de recherche qui ne peuvent que contribuer à enrichir l’histoire industrielle et sociale de la ville de Magog. À ce titre, les divers documents qui constituent le «Fond Famille Stock» méritent très certainement d’être conservés dans les archives de la Société d’Histoire de Magog.

Conférence présenté au Club Richelieu à Québec en 1963.

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