Notre incursion dans les feuillets jaunis et dans la paperasse de m. Thomas R. Stock, nous permet de pénétrer dans le quotidien d’un homme de langue anglaise qui, dans les années 1930, travaillait dans les bureaux de la Dominion Textile de Magog. En tant que superviseur du département des «paies», m. Stock était en constante correspondance avec les patrons du bureau-chef de la compagnie située à Montréal. L’échange de lettres entre m. Stock et ces messieurs de Montréal nous informe sur les différentes réglementations qui régissaient l’échelle salariale des employés de l’usine vers 1937, de même que sur les besoins des départements en fournitures diverses. Par exemple, dans une lettre adressée au contrôleur de Montréal en 1937, m. Thomas Stock fournit la liste des appareils de bureau qui sont utilisés au Print Works ainsi qu’au Mechanical Department. Le père de m. Stock, m. Richard Stock, avait, quant à lui, travaillé aux pressoirs de l’imprimerie des tissus (Print Works).
Du mois de novembre 2021 au mois de janvier 2022, nous avons épluché le contenu d’une grande boîte renfermant une importante documentation, en anglais, qui avait été ramassée et conservée par m. Thomas R. Stock. Cette précieuse documentation, nous fut remise par un descendant de cette famille qui compte plusieurs générations de citoyens de la Ville de Magog. Minutieusement, nous avons donc trié, classifié et répertorié, dans un fichier informatique prévu à cet effet, une quantité appréciable de correspondance d’affaires, de pamphlets publicitaires, de brochures informatives, de bons de livraison, de reçus de paiement, de rapports annuels de la Dominion Textile et de d’autres associations sociales et de factures diverses concernant des achats liés à des besoins personnels tout autant qu’à des projets reliés au commerce d’œufs et de volaille ainsi qu’à des vacances et à des croisières.
Sur un plan plus personnel, certains reçus pour paiement nous informent que jusqu’à leur décès en 1938, les parents de m. Thomas R. Stock habitaient avec leur fils au no. 3 de la rue MacDonald à Magog. Également, par le biais d’une bonne partie de la documentation, nous apprenons, qu’au milieu des années 1930, m. Stock s’est investi dans l’élevage de poulets et dans le commerce des volailles et des œufs. Étant donné qu’il occupait toujours son emploi à la Dominion Textile et qu’il semblait toucher un assez bon salaire pour l’époque, on peut se demander ce qui motivait m. Stock à s’installer comme éleveur et commerçant avicole.
La quantité assez surprenante de factures d’épicerie, de quincaillerie, de matériaux de construction, de vêtements, de transport par train, de garagistes, de ferronnerie, de charbon et de bois de chauffage, nous renseignent sur les prix des marchandises entre les années 1920 et 1940. Les multiples achats de m. Thomas Stock, ainsi que ceux de son père, nous permettent également de connaître les noms et les adresses de plusieurs marchands de l’époque habitant la ville de Magog et ses environs.
Le contenu du «Fond Famille Stock» nous ouvre donc quelques bonnes pistes de recherche qui ne peuvent que contribuer à enrichir l’histoire industrielle et sociale de la ville de Magog. À ce titre, les divers documents qui constituent le «Fond Famille Stock» méritent très certainement d’être conservés dans les archives de la Société d’Histoire de Magog.