Sport, loisir et culture

Tous les articles touchant le sport, loisir et culture

1939-1940

Alors que le Canada entre dans la Seconde Guerre mondiale, les équipages des bateaux d’ennemis au pays ont été emprisonnés dans des camps. Le Mont Orford était donc le site d’un des camps temporaires que gardaient des vétérans de la Première Guerre mondiale. Les prisonniers ont ensuite été transférés à Sherbrooke et les bâtiments détruits. Le seul qui est resté est celui qui servira à construire le premier chalet de ski.

1952

La même année il y a aussi le retour de la compétition Classique Invitation du Mont-Orford en plus du développement d’un remonte-pente à câble. En nouveauté, la compétition de ski permet au vainqueur du combiné descente-slalom de gagner le trophée Adams, qui est nommé en l’honneur du docteur Marston Adams décédé en 1951 au Mont-Tremblant.

1955

Une route est développée à partir du chalet des skieurs jusqu’au sommet de la montagne pour permettre à la compagnie La Tribune limitée d’installer un poste émetteur pour diffuser des émissions. C’est cette même compagnie qui va diffuser par CHLT-Radio et CHLT-TV le championnat canadien en 1959 et qui permet à la population d’assister à la victoire de Jean Lessard et Anne Heiggveit.

1960

Le seul remonte-pente consiste toujours au T-bar sur le mont Giroux, mais en 1960 deux machines Bombardier transportent les skieurs experts au sommet de mont Orford. À ce moment les tarifs étaient de 3 dollars pour le jour, 1,50 dollar le soir et 50 dollars pour la saison.

1962

Le Mont Orford s’équipe d’un nouveau téléski qui va permettre d’accéder à deux pistes. L’une sur le mont Giroux qui existe déjà et une nouvelle piste de 9 000 pieds. Le Mont est en pleine expansion alors que quatre milles de nouveaux parcours s’ouvrent pour les skieurs dans la saison qui arrive. La Chronique de Magog 1962/12/12 p.03

La patrouille de ski du Mont Orford remporte le premier prix des compétitions internationales à Roanoke en Virgine (É-U) en février 1962. Madame Arlene Witthier est la fondatrice de la Patrouille de Ski du Mont Orford. Le progrès de Magog 1962-08-29 p.1

1963

En janvier 1963 a eu lieu une compétition professionnelle au Mont Orford. C’est Andréas Rubi, skieur du Mont-Tremblant qui a remporté la compétition et une somme de 250$ grâce à son temps de 102.1.  La deuxième place est occupée par Willie Angerer aussi du Mont-Tremblant alors que la troisième place revient à Jean Lessard du Mont Sutton. La Chronique de Magog, 1963-01-30 p.12

En Mars, l’Adams Memorial a eu lieu et a été remporté par Roddy Hebron, un champion canadien du ski amateur originaire de Vancouver. Lors de cette compétition, Andrée Crépeau du Club du Mont Orford s’illustre avec la 1ere place dans la descente, le slalom et le combiné dans la division des femmes junior ‘’A’’. La chronique de Magog 1963-03-20 p.03

1967

Les 3-4-5 févriers ont eu lieu la compétition duMAURIER international au Mont Orford. En tout 30 femmes et 50 hommes participaient à la compétition. De compétiteurs de l’Europe, des États-Unis et du Canada se sont donc retrouvés au Mont Orford pour le déroulement de la compétition. Nancy Greene, la jeune Canadienne remporte finalement la coupe pour les femmes alors que Haakon Mjoen, un Norvégien l’emporte chez les hommes. En 1967 Nancy Greene remporte également la coupe du monde alors qu’en 1968 elle s’illustre aux Jeux olympiques ainsi qu’aux championnats du monde.  Le Progès-Chronique de Magog 1967-02-01 p.10, 1967-02-08 p.1

1968

Un cerisier symbolique a été planté au sommet du Mont Orford. Présent à la plantation : M. Raymond Martin ; Me Raynald Fréchette ; le Chef abénakis Mat-Te-Kua d’Odanak ; M. Glen Brown ; M. Bernard Beaudry et M. Georges Vaillancourt. L’événement s’appuie sur une légende abénakise qui mentionne que toutes les cerises de notre continent soient originaires de Mont Orford. Avec cette cérémonie, le cerisier et la légende se trouvent maintenant au sommet du Mont Orford. Le Progrès-Chronique de Magog, 1968-07-31 p.1

1972

Un nouveau télésiège double est en fonction au Mont Orford. Ce télésiège permet une augmentation de 25% du rythme des montées. Le Progrès 1972-12-27 p.06

1976

Pendant l’hiver 1976, le Mont Orford proposait de louer un couple de chevaux pour tirer un traîneau dans le bois pendant une heure après 3h30 et cela tous les mardis. Sinon ils offraient aussi de prendre rendez-vous d’autres jours de la semaine pour le faire. Le progrès 1976-01-14 p.19

Il commence à être question de l’acquisition du versant ouest du Mont Orford. Avant que l’immobilier s’en empare et bloque l’expansion des pistes de ski. Le journaliste pose des questions à M. Georges Côté, président de la gestion Orford. Il mentionne d’ailleurs que des personnes se sont déjà penchées pour tracer les pistes potentielles du versant ouest. Il dit aussi vouloir collaborer avec le ministre Vaillancourt au développement de la région. Vaillancourt soutenait à ce moment qu’il fallait mettre autant d’effort sur Orford que sur le Mont Sainte-Anne. Le progrès 1976-03-17 p.3

1977

Une Mini-Molstar à lieu au Mont Orford pour célébrer la semaine nationale du ski. Pour l’occasion de la musique tyrolienne était jouée ainsi que des concours et des compétitions de ski. 1977-01-26 p.3 1977-02-16 p.17

1978

Le premier ministre du Canada Pierre Trudeau se rend au Mont Orford pour une journée de ski. Il est accompagné pour la journée par M. Mark Dufresne adjoint gérant de la Société de gestion d’Orford. Pour son dîner le premier ministre se rend à la cafétéria du chalet qui contenait déjà 1 200 skieurs. Il mange un hot-dog avec une soupe et un beigne. Le premier ministre a été fort impressionné par la montagne, par le tracé des pistes. Le progrès 1978-01-18 p.1

1980

La saison de ski aurait pu être perturbée par le renouvellement du bail entre la Gestion du mont Orford et le gouvernement du Québec. Les négociations semblaient prendre du retard ce qui inquiétait la population locale puisque le mont représente la un facteur vital de l’économie de la région grâce à tous les touristes qui vont y faire un tour. Le progrès 1980-12-03

Le bail est finalement reconduit ce qui permet au Mont Orford d’ouvrir officiellement la montagne le 20 décembre 1980. Toutefois, la fin de semaine avant cette date la montagne ouvre partiellement les pistes pour les sportifs. De plus, pour les membres qui avaient un abonnement de saison 1979-1980 une réduction de 20% pour les deux années suivantes est en vigueur pour les cartes de saison. Pour les autres, jusqu’au 29 décembre c’est 15% qui sont offerts.

1981

Le chalet de ski devient un théâtre pour l’été. La première pièce à y prendre place est celle de Claude Meunier et Louis Saia « Appelez-moi Stéphane ». France Arbour, Hélène Blais, Rita Lafontaine, Serge Christiaenssens, René Lefebvre et Jacques Thisdale faisaient partie de la distribution. Le Progrès 1981-06-03 p.8

1982

 En mars, de nombreux événements se sont passés à la montagne. D’abord, 11 skieurs de l’Université de Sherbrooke en sciences appliquées ont totalisé cent onze descentes en une journée lors d’une compétition. Le 13 mars avait lieu la finale du circuit des Cantons de l’Est, la journée C.K.V.l.. Le 14 mars, la finale du circuit des Cantons de l’Est ainsi que la journée C.K.O.I. FM. De plus, durant tous les samedis entre le 20 février et le 3 avril avaient lieu le Challenge 4 kilomètres. Le but était de descendre le plus rapidement possible la piste Télé 7. Les temps étaient donc comptabilisés durant cette période.  Le progrès 1982-03-09 p.4B

Les championnats de zone en ski alpin ont eu lieu le 13 et 14 mars 1982. Chez les femmes se sont Sylvie Desrosiers d’Orford, Natahlie Bouchard de Bellevue et Kathy Murray d’Orford qui sont montées sur le podium junior. Chez les séniors il s’agit de Louise Morin de Thetford, Sylvie Desrosiers d’Orford et Pascale Monfette de Sutton. Pour les hommes en junior il s’agit de Camille Courchesne d’Orford, Marc Laperrière de Shefford et Éric Dupras de Shefford. Chez les séniors il s’agit de Sylvain Boudreau de Shefford, Camille Courchesne d’Orford et Michel Tremblay d’Orford. La journée C.K.O.I. FM a eu lieu la même fin de semaine et il y avait une course aux obstacles, un concours de limbo et une soirée au OUI ski-bar. Le Progrès 1982-03-06, p.4B

Pour la seconde année, le sommet du Mont Orford accueille le festival du blé d’Inde. Pour l’occasion, le télésiège était en fonction pour la somme de 4,50$ par adulte et 3,50$ pour les enfants entre 6 et 13 ans. Les enfants en bas de 6 ans n’étaient pas admis dans le télésiège. Une fois au festival, des clowns étaient présents pour amuser les enfants et grands, de la musique pour l’ambiance et un kiosque d’artisanat qui offrait des pièces confectionnées par des artisans locaux. Pour la somme de 1,50$ il était possible de manger du blé d’Inde à volonté. Le Progrès, 1982-08-10, p.5A.

1983

Le circuit provincial Labatt bleu prend de l’expansion et sera accueilli au Mont Orford et à Sutton en 1983. N’importe qui en haut de 18 ans pouvait s’inscrire la journée du commencement du circuit soit le 9 janvier à Orford. Deux épreuves auront lieu au Mont Orford, soit le 9 janvier comme ouverture et le 13 mars pour la dernière épreuve. Les skieurs de la région qui se seront classés lors de la finale des qualificatifs pourront défendre les couleurs de leur région dans une compétition affrontant les Cantons-de-l’Est à Québec, Saguenay Lac-Saint-Jean, Laurentides, la Gaspésie et la Mauricie. Le Progrès 1982-12-21, p. 2B.

À cause d’un début de saison difficile à cause de la température, la première épreuve du circuit Labatt bleu a été reportée au 13 février. Les mêmes difficultés ont repoussé l’ouverture annuelle de l’école des Schtroumphs qui a eu lieu le 22 janvier. Le Progrès 1983-01-25, p. 7B.

Il est maintenant question d’un investissement de 10 000 000$ pour le Mont Orford. Bien que le dossier ne soit pas très avancé et qu’il demande la participation de gouvernement pour ne pas tomber à l’eau, les plans pour cet argent sont déjà tracés. Déjà, une partie du montant servirait à s’équiper pour pouvoir produire de la neige artificielle. La saison 1983 a démontré que les aléas de la nature pouvaient nuire grandement à la station de ski. En plus, il est question de mettre en place des systèmes d’éclairage pour permettre le ski de soirée comme à Bromont. Une subvention de 50 000 a déjà été octroyée au colloque de la M.R.C. à cela s’ajoute un 12 000$. Le Progrès 1983-04-19, p. 3A.

Le projet d’investissement pour le Mont Orford se développe un peu plus et il prend de l’ampleur en budget. C’est maintenant un projet de 37 millions qui est sur la table alors que le groupe du Mont Orford souhaite exploiter les possibilités d’activités à l’année, s’équiper de canon à neige artificielle et de l’éclairage des pistes. Le Progrès 1983-05-17, p.3A.

1984

L’investissement de 3.5 millions pour l’amélioration de la station de ski débloque enfin. C’est en 1983 que les pourparlers entre Gestion Orford, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et le comité d’expansion de la station Magog-Orford (CESMO) ont commencé. Gestion Orford c’est aussi engagé à construire une cinquantaine d’unités d’hébergement près du mont. Le Progrès 1984-06-11, p.11.

1987

Le Mont Orford était le lieu d’un carnaval alors que tout le monde était invité à se costumer pour la journée. De nombreuses personnes ont participé à la journée en plus de la présence de l’équipe de CIMO qui était déguisée. Parmi les déguisements on relève entre autres le monstre Memphré, une ballerine, une fille du printemps, une cabine téléphonique, un épouvantail à moineaux, le ski nautique et la plage Old Orford Beach. Il ne s’agit pas de la dernière fois que le carnaval aura lieu. Le Progrès de Magog, 1987-03-23, p.25F

1988

La station du Mont Orford est en nomination pour les Mercuriades de 1988. La station ainsi que six autres entreprises de l’Estrie. Le Progrès de Magog 1988-02-22, p.4

Le Mont Orford célèbre ses 50 ans. Alors que la station de ski est en grande évolution rapidement depuis 1984, en 1988 c’est le développement du versant est du mont Giroux qui est le point de mire puisqu’ un nouveau télésiège quadruple sera installé. De plus, les canons pour la neige artificielle atteignent maintenant 85% de la partie skiable. Toutes les améliorations auront valu au Mont Orford de gagner le Flocon d’Or qui est décerné à l’échelle provinciale à la station offrant les meilleures conditions. À la fin du mois de janvier 1988, la compétition Best Ever Race a eu lieu à Orford. Il s’agit d’une compétition pour les skieurs juniors de l’est du Canada et des États-Unis. Le Progrès de Magog 1988-10-17, p.5

1988 est une grande année pour la reconnaissance du Mont Orford. En effet, le Mont Orford est retenu parmi les finalistes des Mercuriades de 1988 dans la catégorie Entreprise de service de l’année. En avril, le réseau MRG accorde le prix Flocon d’Or, prix d’excellence du ski. En octobre c’est l’Association touristique de l’Estrie qui décerne le prix des Grands Prix du tourisme québécois section Estrie dans la section développement touristique. Finalement en 1988 le Mont Orford est Lauréat national aux Grands Prix du tourisme québécois. Le Progrès de Magog 1988-11-28, p.3

Inauguration de trois nouvelles pistes de ski sur le versant est du mont Giroux. La piste Sherbrooke fait 1051 mètres de long et est pour les skieurs experts. La piste Slalom est longue de 1342 mètres et est intermédiaire. Enfin la piste Passe-Montagne de 1000 mètres est pour les débutants. Les pistes sont skiables depuis le 17 décembre 1988, mais l’inauguration a eu lieu le 22 décembre. Le Progrès de Magog 1988-12-26, p.19

1990

La deuxième tranche des Championnats canadiens Jeep-Eagle a lieu au Mont Orford entre le 14 et 17 février 1990. Parmi les 210 skieurs, Alain Villiard, Karen Percy, David Duchesne et Josée Lacasse prenaient part à la compétition. Le Reflet du Lac 1990-01-28, p.28=Les Championnats canadiens Jeep-Eagle ont attiré beaucoup d’attention au Mont Orford. Chez les femmes c’est Josée Lacasse qui l’emporte alors que chez les hommes, le favori Alain Villiard affronte plusieurs difficultés qui ne lui permettent pas d’obtenir la première place. C’est plutôt Rob Crossan un Ontarien qui obtient cet honneur. Le Mont Orford s’illustre pour son organisation de l’événement, mais aussi pour les pistes de qualité que la montagne possède. Le Reflet du Lac 1990-02-18

1992

Alors que la saison débute très bien grâce au climat stable et de la neige naturelle, le départ de la saison 1992 s’annonce meilleur que l’année précédente. Aussi, la tarification est modifiée pour mieux convenir aux adeptes de ski. Ainsi, il est désormais possible d’acheter des billets pour deux ou quatre heures. Cela permet de conserver une certaine clientèle qui ne pourrait pas se permettre de payer pour une journée complète. Le Progrès de Magog, 1992-01-04, p.10

Les skieurs du Mont Orford servent de cobaye à une nouvelle technique d’évaluation qui pourrait permettre de cibler les forces et les faiblesses des athlètes. En partenariat avec le département d’éducation physique de l’Université de Sherbrooke, le Foyer Rond à Eastman tiendra une évaluation physique pour les membres du Club de ski. Ainsi, une évaluation musculaire, l’agilité et le temps de réaction ont été mis en place pour pouvoir évaluer les compétences des skieurs. Le Progrès de Magog 1992-10-31 , p.24

1993

Loin de l’ordinaire, le Mont Orford a été le lieu d’une compétition pour le moins unique. En effet, en mars 1993 la compétition de saut acrobatique de mannequin a eu lieu. Des mannequins étaient envoyés, fixés sur des skis, vers la rampe de saut. La hauteur, le degré de difficulté et l’originalité du saut étaient pris en considération. Un prix de 500$ attendait le vainqueur. Le Progrès de Magog 1993-03-13, p.22

Alors que normalement les meilleurs skieurs s’affrontent lors de compétition, le Mont Orford est plutôt témoin d’un spectacle offert par les meilleurs skieurs acrobatiques parmi lesquels se trouvent : Lloyd Langlois, Nicolas Fontaine, Philippe Laroche, Alain et Dominique Laroche, David Fontaine et Jean-Marc Rozon. Le spectacle d’une durée de 30 minutes environ offrira 120 sauts aux spectateurs. Le Progrès de Magog 1993-04-10, p.18

1994

Le ski est bien développé dans le secteur depuis les années 1950. Cependant, la planche à neige fait une apparition plus tardive. Ce n’est qu’en 100- que les planchistes sont acceptés au Mont Orford. Ils sont perçus comme « les révoltés du ski » selon Yolande Lemire. Avec un style bien unique qui se compose d’une blouse carreautée, tuque longue, pantalons noirs ‘’baggies’’ et des gants très dispendieux. Les 4, 5 et 6 mars 1994 à lieu la première compétition de planche à neige à Orford. Pour ce faire une piste demi-lune est conçue pour les événements du 6 en après-midi. Un slalom et un géant auront aussi lieu pendant la fin de semaine. Trois catégories d’âge seront représentées à cette compétition soit : 14 ans et moins, 15-17 ans et 18 et plus. Le Progrès de Magog, 1994-01-15, p.20

1995

Au début du mois de janvier, le Mont Orford a pu accueillir la compétition Nor-Am. La Canadienne Édith Rozsa a remporté deux épreuves de slalom féminin. C’est aussi lors de cette compétition que la jeune Sara-Maude Boucher de 15 ans a commencé à s’illustrer. Bien qu’elle n’ait atteint que la 32e place la première journée et la 39e la deuxième journée, il est impressionnant de voir que la jeune femme s’illustre déjà parmi des skieuses accomplies. Le Progrès de Magog, 1995-01-14, p16.

2002

Pour une troisième année consécutive, le Mont Orford est illuminé le temps d’une soirée. En commençant par un souper de pâtes au coût de 15$, suivi d’une descente au flambeau à 18h30 les skieurs peuvent profiter de skier à volonté gratuitement entre 19h et 22h. Pour l’occasion le T-bar est en opération et la piste Pente douce est éclairée. Le Reflet du Lac 2002-02-23, p.24

Le 30 mars 2002 a eu lieu la deuxième édition du « Big Air » de Nicolas Fontaine. Il s’agit d’une compétition pour les skieurs et planchistes d’acrobaties qui est entrecoupée de sauts effectués par des professionnels tels que Lloyd Langlois, Steve Omischl, Jeff Bean, Andy Capicik, Philippe Laroche, François Jean, David Fontaine et Daniel Murphy. Le Reflet du Lac 2002-03-23, p.38

2014

Une nouvelle dameuse au mont Orford. L’acquisition de cette nouvelle machine est possible grâce à un prêt de 150 000$ du gouvernement du Québec. La nouvelle machinerie permet donc de mieux entretenir les pistes et donc d’offrir un service de plus grande qualité.  La Tribune 2014-03-02 https://www.latribune.ca/archives/une-nouvelle-dameuse-au-mont-orford-b3c9073af16aae660f8b4c43f376302b

Audrey Lagacé

Le printemps venu, les crapauds ne sont pas les seuls à chanter la liberté. Pour les amateurs de baseball et de balle-molle, la fonte de la neige et la vue du gazon sont également des signes que l’écho des premiers Play Ball va bientôt retentir sur les losanges.

Le national pastime de nos voisins du Sud n’a pas tardé à faire son apparition à Magog. Le va-et-vient entre le Québec et les États-Unis, particulièrement grouillant dans les régions frontalières comme la nôtre, favorise la diffusion de ce sport que l’on pratique dans les Cantons-de-l’Est dès la fin du XIXe siècle. Plus populaire que la crosse, pourtant considérée comme notre sport national estival, le baseball est vraisemblablement l’activité sportive qui compte le plus d’adeptes.

PR002P634
L’équipe championne en 1903 pour la région des Cantons-de-l’Est est le club de Magog. Fonds Bibliothèque Memphrémagog. La Société d’histoire de Magog.

À Magog, on le joue à plusieurs endroits, notamment sur le terrain de la Dominion Textile, à proximité du pont Michigan, et au «cap», soit l’actuel stationnement désaffecté des anciennes usines de la C.S. Brooks, en biais de l’intersection des rues Principale Est et Saint-Pierre. Des équipes identifiées à l’usine (Grey, Prue, Print Works, etc.), une formule courante à l’époque, sont créées. Des joueurs défendent également les couleurs de la ville dans des circuits régionaux comme la ligue Stanstead qui, en 1937, réunit Beebe, Waterville, Ayer’s Cliff, Rock Island et Stanstead. Inspirés par l’artilleur Paul Bélanger, les Magogois remportent alors le championnat.

À l’occasion, des événements spéciaux sont aussi mis sur pied. C’est le cas en   juillet 1929 et en août 1932 alors que des équipes itinérantes formées de joueurs américains de race noire, les Tigers de Boston et les Giants de Brooklyn, démontrent leur savoir-faire chez nous.

Au cours des années 1940 et 1950, la construction de nouvelles installations à la DT entraîne la disparition des terrains et l’apparition d’autres losanges, dont un à la pointe Merry, puis un autre sur la rue Saint-Luc (l’actuel stade Théroux). Les Tigers de Magog de la Ligue frontière de l’Est (Eastern Border Baseball League), une formation redoutable qui fait courir les foules, y disputent leurs parties locales.

Le prochain virage survient au milieu des années 1960, alors que l’on aménage le parc de l’Est dans le quartier Michigan. Avec son éclairage moderne, il devient rapidement un pôle de la vie sportive, accueillant des équipes de baseball mineur, mais aussi des ligues d’adultes qui évoluent au soft ball – ligue de la Cité, ligue Massawippi, etc. – et au slow pitch, avant que le lob pitch ne fasse son apparition à la fin des années 1970. Le terrain aussi l’hôte en 2013 que quelques parties présentées dans le cadre des Jeux du Canada.

11_Terrain-de-Baseball
Le parc de l’Est. Construit au milieu des années 1960, il est aménagé dans ce qui deviendra le plus important complexe sportif de Magog. Son éclairage permet de jouer en soirée. Fonds Jacques Boisvert. La Société d’histoire de Magog.

Avec le stade Théroux (le centre névralgique du baseball mineur), les deux terrains du parc de l’Est, dont un pour le baseball, ceux du High School, du parc des Hautes-sources, du club Aramis, de la plage Municipale et d’Omerville, il se passe rarement un soir d’été sans que quelqu’un joue «à la balle» quelque part. Magog conserve également sa réputation au niveau de l’élite grâce aux Cubs qui, dans la seconde moitié des années 1980, font la pluie et le beau temps dans la Ligue senior des Cantons-de-l’Est.

Un peu de nostalgie avec ça ? Peut-être, considérant la baisse de popularité de ce sport au fil des ans et la disparition de certains terrains. Mais le cœur du baseball bat toujours. Et grâce à la contribution de ceux qui y ont été associés de près, il continuera encore longtemps de meubler les conversations des Magogois qui, inévitablement, tous les printemps, sentent encore monter en eux la fièvre du baseball.

Serge Gaudreau

Cette année en est une chargée pour Orford Musique. Après un changement d’appellation, l’endroit se nommait auparavant Centre d’arts Orford, le festival qui y est relié fête aujourd’hui sa 65e édition. Pour mieux apprécier la magnificence du festival Orford Musique, attardons-nous sur un aperçu de son historique.

orford4
Le 24 août 1974, on souligne le 25e anniversaire du Centre d’arts Orford par une messe en si mineur de J.S. Bach interprété à l’église Saint-Patrice de Magog. Fonds Centre d’arts Orford. La Société d’histoire de Magog

Fondé en 1951 par Gilles Lefebvre et le mouvement des Jeunesses musicales du Canada, le Centre d’art Orford devient rapidement une école estivale de choix pour les jeunes musiciens et les musiciennes d’Amérique du Nord. Malgré des débuts modestes, on ne comptait au départ que dix élèves et deux professeurs, cette académie est reconnue, dès ses premières années de fonctionnement, comme une institution de qualité grâce à ses professeurs de talents.

Quelques années après, en 1955, le Centre d’arts Orford se dote d’une auberge pour recevoir les professeurs et les étudiants de l’Académie ainsi que les artistes du Festival Orford. En 1960, sous les recommandations de l’architecte Paul-Marie Côté, on construit une salle de concert de 550 places que l’on nomme la salle Gilles-Lefebvre en l’honneur du fondateur du Centre d’art. Plus de 25 ans après, en 1988, l’Académie se dote d’un nouveau bâtiment : le pavillon Charles-Leblanc. Ce dernier compte divers studios de répétition pour petits groupes et pour orchestre et des cubicules pour solistes. Plus tard, en 2003, on construit un nouveau bâtiment où d’autres lieux d’hébergement sont aménagés.

Le pavillon l'Homme et la musique a été présenté à l'Expo 67 de Montréal. Fond Centre d'arts Orford. La Société d'histoire de Magog
Le pavillon l’Homme et la musique a été présenté à l’Expo 67 de Montréal. Fonds Centre d’arts Orford. La Société d’histoire de Magog

À ce jour, le tout récemment nommé Orford Musique compte sept bâtiments et plusieurs refuges. Il est intéressant de noter que plusieurs de ces constructions de style moderne expressionniste expriment un rappel à la musique dans leur architecture. Par exemple, le pavillon J.A.-DeSève est modelé comme la clé de fa, la salle de concert Gilles-Lefebvre prend les formes d’un piano et le pavillon l’Homme de la musique épouse les traits d’un buffet d’orgue. Fait digne d’intérêt : ce dernier a été présenté lors de l’Expo 67.

Encore aujourd’hui, plus de 300 étudiants et étudiantes de 17 à 30 ans et originaires de partout dans le monde s’assoient sur les bancs d’Orford Musique pour y recevoir un enseignement dont la réputation n’est plus à faire. Parallèlement à cette fonction éducative, Orford Musique donne également la chance au grand public d’assister à des concerts et des spectacles d’artistes de renom dans le cadre du Festival Orford Musique.

Pour connaître toute la programmation de l’édition de 2016, rendez-vous sur le site web du festival.

Concert-gala du 30e anniversaire du Centre d'arts Orford le 31 juillet 1981. On aperçoit sur la photo Henryk Szeryng, violoniste et Charles Dutoit, chef de l’Orchestre Symphonique de Montréal. Fond Centre d'arts Orford. La Société d'histoire de Magog
Concert-gala du 30e anniversaire du Centre d’arts Orford le 31 juillet 1981. On aperçoit sur la photo Henryk Szeryng, violoniste et Charles Dutoit, chef de l’Orchestre Symphonique de Montréal. Fonds Centre d’arts Orford. La Société d’histoire de Magog

Carte Ski Mt Orford

Le 8 avril prochain marquera le 75e anniversaire de la création de notre magnifique Parc du Mont-Orford. En effet, le 29 mars 1938, le ministre Onézime Gagnon présentait le projet de loi numéro 70 à l’Assemblée législative qui le sanctionnait le 8 avril suivant.

Madame Louise Brunelle-Lavoie dans une publication de 1988, à l’occasion du 50e anniversaire de la création du parc, s’exprimait ainsi : « Le parc du Mont-Orford est donc créé dans l’esprit d’un véritable parc national, un milieu naturel soustrait à toute exploitation commerciale, conservé au bénéfice des générations actuelles et futures ».

C’est grâce aux efforts soutenus d’un médecin de Magog, le docteur George Austin Bowen (1867-1943), que le rêve est devenu réalité. Originaire de Compton, il reçoit son éducation à la Coaticook Academy et fait ses études universitaires à l’Université McGill, qui lui décerne son diplôme M.D., C.M., en 1892. Permis d’exercice en main, il s’installe aussitôt à Magog. En plus de mener une pratique très active, le jeune médecin s’implique dans sa communauté et s’intéresse à la politique municipale. Membre du conseil municipal pendant quelques années, il est élu maire de Magog de 1910 à 1912.

Ses efforts s’échelonnent sur une période de près de vingt ans. Dès 1920, il réussit à intéresser différents intervenants à son projet de parc national en adressant la parole à maintes reprises à divers organismes régionaux et à des groupes de pression.

Chalet Mt Orford - photo

Le projet d’un parc national reçoit aussi l’appui de plusieurs municipalités et Chambres de commerce de la région. Les promoteurs du projet trouvent une oreille attentive et un ardent allié dans la personne de Louis-Arthur Giroux, avocat de Cowansville et nouveau conseiller législatif. L’acquisition de terrains s’impose et le milieu participe financièrement à cette première étape à franchir. À ce chapitre, Bowen est appuyé par Laurent Degré, maire de Magog de 1936 à 1938. Celui-ci visite 48 municipalités, dont 27 souscrivent un montant total de près de 25 000 $ comme contribution à l’achat de terrains par le gouvernement. Le contexte économique et la crise de la fin des années 1920 ralentissent l’exécution du projet qui voit le jour en 1938.

La loi sanctionnée le 8 avril 1938 met la table pour l’aménagement du parc et l’organisation d’activités récréatives. Dès 1939 : le Magog Curling and Social Club loue du gouvernement provincial le terrain nécessaire à la construction d’un terrain de golf de 9 trous. Le gouvernement y construit un chalet et, en avril 1940, chalet et parcours sont prêts à recevoir les golfeurs.

Chalet Mt Orford - copie

Dès décembre 1938, le Club de ski de Magog, fondé par Robert Brien, tient sa première réunion et lance l’ouverture de la saison de ski. Peu de temps après, le dentiste Marston E. Adams réorganise le ski en créant le Mount Orford Ski Club, sous la présidence d’Arthur W. Ling, gérant local de la Banque de Montréal. En août 1940, Adams invite Herman Smith-Johannsen (Jackrabbit) à venir déterminer des tracés de pistes. Un câble est d’abord utilisé comme remonte-pente sur le Mont-Giroux jusqu’en 1958, puis est remplacé par un T-bar. En 1961, un télésiège double est installé sur le Mont-Orford et les améliorations des pistes et des remontées mécaniques continuent jusqu’à ce jour. Il en est de même pour le chalet de ski dont le premier, en 1942, est construit à partir de matériaux provenant d’un vieux camp de bûcherons. En 1955-56, la route est enfin prolongée jusqu’au sommet d’Orford.

Marston Adams - retouché

Marston Adams, fondateur du Mount Orford Ski Club, 1947 (Photographe inconnu, Fonds Maison Merry, coll. SHM)

Au cours des années 1940, d’autres organismes de loisirs s’organisent. En 1953, une colonie de vacances pour les enfants défavorisés est ouverte par la Société de réhabilitation. Au début des années 1950, le camp des Jeunesses musicales du Canada occupe les installations laissées vacantes par la Société de réhabilitation et donnera naissance au Centre d’arts Orford.

Les années 1970 verront les pistes de ski de fond se développer. Les activités de camping verront le jour aux lacs Stukely et Fraser et les activités récréatives se multiplient rapidement. Certaines des activités qui s’y pratiquent, notamment le ski alpin, connaissent encore des moments difficiles. L’avenir du parc a fait l’objet d’audiences publiques à plus d’une reprise, afin d’en définir la vocation.

Ce parc du Mont-Orford, passé d’un lieu de récréation régional en milieu naturel à un lieu de récréation provincial, demeure encore aujourd’hui, après 75 ans d’existence, un joyau à préserver, dont nous pouvons être fiers.

Maurice Langlois

La dernière campagne électorale nous a rappelé, une fois de plus, à quel point certaines traditions se sont perdues avec les ans. Le scrutin du 2 mai 2011 n’a en effet été précédé ni d’une assemblée contradictoire ni d’un rassemblement partisan d’envergure, deux rituels qui faisaient pourtant partie du folklore politique il n’y a pas si longtemps.

Le temps n’a pas non plus épargné certaines célébrations religieuses populaires, comme la Fête-Dieu (le premier dimanche après la Pentecôte) et celle du Sacré-Cœur de Jésus (le 19e jour suivant la Pentecôte), qui attiraient autrefois des foules considérables. Ces deux événements constituaient des moments forts du calendrier religieux que l’on soulignait avec faste­.

Toute la communauté se mobilisait alors pour assurer la bonne marche des activités. Profitant généralement d’une température clémente, puisqu’elles ont lieu en mai ou en juin, la Fête-Dieu et celle du Sacré-Cœur de Jésus étaient marquées par une procession dans les rues de la ville. Pour l’occasion, des citoyens décoraient leurs maisons, mettant en évidence des slogans de circonstance. Des arches de verdure étaient érigés à différents endroits et des reposoirs aménagés sur le parcours. Pour la fête du Sacré-Cœur de 1938, il y en a un à la Crèche – sur le site de l’actuel CLSD (Foyer du Sacré-Cœur) – et un autre au Collège Saint-Patrice.

Le Couvent du Sacré-Coeur illuminé, lors de la Fête-Dieu, en 1938. (Photographe inconnu, coll. SHM)

Sacré Coeur illuminéSacré coeur

Le tracé varie selon les années. En 1934, la procession se met en branle à l’église Saint-Patrice, puis emprunte les rues Merry Nord, Principale, Sherbrooke et Saint-Patrice Ouest. Lors de la Fête-Dieu, en 1938, elle serpente plutôt la paroisse Sainte-Marguerite, suivant les rues Saint-Patrice Est, Hall, Principale, Saint-Pierre et Saint-Patrice Est.

Les associations magogoises sont bien représentées lors de ces événements. C’est le cas de la Ligue du Sacré-Cœur, ainsi que des Chevaliers de Colomb, des Dames de Sainte-Anne, des Cadets et de bien d’autres. À une époque où l’enseignement est dispensé par des communautés religieuses, les étudiants, qui pensent déjà à leurs vacances estivales, forment une part importante de la foule venue, dans le cas de la fête du Sacré-Cœur, honorer le « symbole de l’amour divin par lequel le Fils unique de Dieu a pris la nature humaine et s’est livré pour les hommes. »

Et quelle foule !

Lors de la fête du Sacré-Cœur de 1938, un journaliste évalue le nombre de participants à 3 000, soit environ le tiers de la population de la ville. Cette estimation doit être considérée avec prudence. Les Magogois qui ont connu cette période sont toutefois unanimes à affirmer que, pour les catholiques, ces vendredis soirs magiques, empreints de féerie, constituaient un moment rassembleur auquel peu songeaient à se soustraire. À cet égard, l’image des centaines de flambeaux tournés vers le ciel – voir la photographie accompagnant l’article – illustre, peut-être mieux que n’importe quelle autre, cette période révolue où la religion jouait un rôle central dans la vie sociale de notre collectivité.

Serge Gaudreau

Avant que la télévision ne fasse son apparition, au cours des années 1950, les Magogois ont bien des façons de se divertir. Outre la conversation, la musique, le sport ou la radio, ils comptent également sur les jeux de société pour écouler les soirées qui leur font oublier momentanément les longues journées de travail. Parmi les plus populaires, on compte les jeux de cartes, dont il semble exister autant de variantes que de familles.

Il y a aussi le jeu de dames, dont les fondements seraient apparus pendant l’Antiquité, et qui se pratique un peu partout dans le monde occidental. Expression de leur singularité, il faut croire, les Canadiens français ont même développé une version légèrement modifiée qui leur est propre. En effet, alors que le damier en vigueur dans la plupart des pays compte 100 cases, les francophones du Québec, de l’Ontario et de la Nouvelle-Angleterre jouent depuis le milieu du XIXe siècle sur un damier de 144 cases, avec 30 pions au lieu de 20.

On joue beaucoup aux dames en famille. À Magog, les meilleurs «damistes», dont ceux qui évoluent au sein d’un club, le Damier Saint-Patrice, aiment également se faire face dans des lieux publics. Au cours des années 1930, ils se réunissent dans des endroits comme la salle du conseil de ville ou celle des Chevaliers de Colomb, rue Laurier, pour mesurer leurs forces. La concentration est de rigueur. La patience aussi. Certaines parties, comme celle qui oppose les virtuoses locaux Edmond Lussier et Déziel Gingras en juillet 1931, peuvent durer plus de 2 et même 3 heures.

À ce moment, on observe une réelle ferveur pour les dames. En février 1930, le club local se joint à ceux de 10 autres villes du Québec pour former la Fédération provinciale de dames. Cinq mois plus tard, le dimanche 20 juillet 1930, Lussier et Jean-Baptiste Rolland démontrent leur savoir-faire en mettant sur pied un tournoi d’envergure à Magog. Pendant quelques heures, celle-ci devient la capitale québécoise des dames !

Afin de bien recevoir les joueurs qui se déplacent pour l’occasion, on fait les choses en grand. Une fois arrivés de Trois-Rivières, de Montréal et même de la Nouvelle-Angleterre, les «damistes» ont droit à un «succulent dîner» avant de parader dans les rues de la ville. Puis, une fois terminés les discours de bienvenue du maire Colin C. MacPherson et du curé François-Xavier Brassard, les choses sérieuses commencent. Encadré par la ligue d’Amérique de Montréal, l’événement comporte un volet populaire. En tout, 66 damiers sont utilisés, permettant à 132 des 350 joueurs présents de participer à un tournoi. Une vraie fourmilière.

La journée, qui fait l’objet d’un compte-rendu dans le quotidien montréalais La Presse, est également rehaussée par la présence de joueurs d’élite comme le champion canadien, Marcel Deslauriers, et le champion québécois, Émile Dion de Wotton, qui croisent le fer.

On ne reverra pas de tournoi de cette envergure à Magog par la suite. On perdra également la trace du Damier Saint-Patrice au fil des ans. Le jeu de dames, lui, continuera toutefois de divertir les Magogois. On y jouera encore en famille, bien entendu, mais aussi dans les cafétérias d’usines où il continuera de constituer un passe-temps efficace lors des pauses.

Serge Gaudreau

Le défi d’attirer des touristes, de les divertir et de les faire revenir à Magog ne date pas d’hier. Il prend une nouvelle dimension après la Deuxième Guerre mondiale. Avec la prolifération des voitures, l’amélioration du réseau routier et l’augmentation du pouvoir d’achat des familles québécoises, l’industrie touristique offre en effet des perspectives de plus en plus intéressantes.

Les charmes de la région magogoise sont déjà connus dans la province. Mais au niveau des activités récréatives, l’agenda reste timide. Même s’ils satisfont les besoins de la population, les événements mis sur pied par les organismes magogois n’ont, pour la plupart, qu’un rayonnement local.

En août 1955, la traversée du lac Memphrémagog par Billy Connor laisse entrevoir des possibilités. Le commanditaire de l’épreuve, Euclide Langlois, exprime à la presse le vœu que l’on en fasse une compétition annuelle qui : «…apporterait sans doute une publicité considérable à Magog et aux Cantons de l’Est en général. » Mais l’idée restera lettre morte.

En janvier 1957, une nouvelle initiative voit le jour. Un intervenant actif de la communauté magogoise, Ernest Pouliot, de la brasserie Brading, est au centre d’un projet de course automobile pour le moins original. Il s’agit d’une épreuve individuelle de deux milles, avec obstacles, qui sera disputée en février sur la surface glacée qui recouvre le Memphrémagog.

Une campagne de promotion est entreprise, dont la publication d’une annonce publicitaire dans La Tribune, qui sert à aguicher les amateurs de sensations fortes. Des hommes d’affaires locaux – Arthur Charron (Café Central), Jacques Boisvert (assurances), André Morency (auberge La Lanterne), M. Brandt (motel Cabana) – s’impliquent également afin d’assurer le succès de l’événement. La manœuvre porte fruits.

Le 24 février 1957, des milliers de personnes envahissent le lac pour voir la course. Pris de court par la procession de voitures qui s’étend de l’hôtel des Quatre fourches, sur la route 1, au site de la compétition, les organisateurs retardent même l’épreuve afin que tous puissent y assister. Emballé par ce qu’il voit, un journaliste évalue la foule à plus de 10 000, voire 20 000 curieux, un attroupement qui oblige les policiers à «faire le trafic» afin de décongestionner le secteur.

Mais pas besoin d’eux sur le Memphrémagog où les 33 coureurs inscrits s’en donnent à cœur joie sur la piste entretenue par Émilien Dodier. Les «bolides» du garage Doré volent la vedette alors que deux Magogois, Léo Corriveau et Fernand Gagnon, finissent respectivement premier et deuxième au volant d’une Plymouth 1957 et d’une Dodge 1956. Le temps de 1 minute 52 secondes et 3/10 de Corriveau lui vaut 350 $ et le trophée Brading, deux récompenses qui lui sont remises le soir même lors d’une soirée qui se déroule à La Lanterne.

Voiture gagnante et trophée de la course sur le lac en 1957 (Photographe inconnu, coll. SHM)

Course sur le lac

Le héros du jour a de quoi célébrer. De même pour les organisateurs, sans doute ravis par cette foule considérable. Mais cette lourde charge sur le lac suscite aussi des appréhensions. L’épreuve ne sera donc pas répétée. Et s’il y aura bien d’autres courses dans les années à venir, dont des régates pendant la saison estivale, Magog devra encore patienter avant de voir un événement sportif annuel d’envergure s’implanter de façon durable.

Serge Gaudreau

La démolition de l’aréna de la rue Sherbrooke, en 1963, est un dur coup pour les sportifs magogois. Privés d’une patinoire couverte pour la première fois depuis 1934, ils réclament une action rapide des élus afin d’éviter que les hockeyeurs locaux aient à s’expatrier pour pratiquer leur sport préféré.

Ce n’est pas d’hier que les Magogois rêvent de voir leur municipalité dotée d’un aréna moderne avec glace artificielle. En janvier 1950, des ambitieux demandent même au conseil d’allouer 300 000 $ à un projet de Centre civique qui comprendrait également une piscine, un gymnase, une bibliothèque et un restaurant.

Plus modeste, un projet d’aréna au coût maximal de 175 000 $ est approuvé par voie de référendum en septembre 1959. L’année suivante, une autre consultation populaire révèle qu’une majorité écrasante de propriétaires souhaite voir cet aréna bâti sur la rue Saint-Luc, près du garage municipal, plutôt que sur le chemin de Montréal ou dans le quartier Michigan, autres emplacements suggérés par la proposition.

Aréna de MAgog 2
Aréna de Magog – Fonds Studio RC. La Société d’histoire de Magog

 

Le projet est prêt à être lancé ? Pas tout à fait. Lors d’un autre référendum tenu les 6 et 7 novembre 1962, les propriétaires refusent en effet d’appuyer le règlement 418 adopté par les élus. Sur les 822 contribuables qui prennent part à l’exercice, un nombre record, 657 manifestent leur opposition au gonflement de l’emprunt proposé à 400 000 $. De nouveau, c’est l’impasse.

 

Aréna de Magog
Aréna de Magog – Fonds Studio RC. La Société d’histoire de Magog

 

On touche le but
La perte du vieil aréna de la rue Sherbrooke, condamné par les inspecteurs d’assurance pour sa dangerosité en 1963, rend toutefois la situation intenable. De plus, les sportifs veillent au grain. Quelques centaines d’entre eux sont regroupés dans un Comité provisoire de l’aréna, présidé par Rosaire Pomerleau, qui garde la pression. C’est finalement sous l’administration du maire Gérard Laurendeau (1964-1966) qu’une nouvelle proposition d’emprunt de 400 000$ est acceptée. C’est beaucoup d’argent en peu de temps si l’on considère que les Magogois ont accepté par référendum, le 19 juillet 1965, un emprunt important pour la construction d’un hôtel de ville estimé à 600 000 $.

Entrepris en 1966, les travaux sont menés à terme avant la fin de l’année. Construit dans l’Est de la ville, sur un terrain qui appartenait jadis à la Dominion Textile, l’Aréna de Magog fait la fierté des Magogois.

Des activités s’y déroulent dès décembre 1966 alors que la cérémonie d’ouverture a lieu le 4 mars 1967 en présence de nombreux dignitaires, dont l’ex-maire Laurendeau, le maire Ovila Bergeron, les députés provincial (Georges Vaillancourt) et fédéral (Yves Forest), ainsi que le curé Origène Vel qui bénit le spacieux bâtiment. Le tout a des allures de projet communautaire puisque des commerçants locaux s’impliquent afin de doter l’aréna d’un tableau indicateur, d’une surfaceuse, etc.

On estime qu’environ 1 500 personnes peuvent y prendre place pour une joute de hockey ou de crosse, et quelques centaines de plus pour la lutte, la boxe ou des spectacles de variétés. Dès ses premières années d’existence, l’aréna devient un point de ralliement pour la communauté magogoise. On s’y rend en grand nombre pour assister à des compétitions sportives, comme les parties de hockey que disputent les Comets de la Ligue intermédiaire C. Sous la gouverne du joueur entraîneur Gerry Ménard, ceux-ci se montrent d’ailleurs à la hauteur, remportant les séries de fin de saison le 2 avril contre Cowansville.

Le 16 avril, c’est au tour du Grand Antonio et des lutteurs professionnels de faire vibrer le nouvel amphithéâtre. Par la suite, il y aura aussi foule pour le bingo, le cirque, un spectacle du groupe Les Sultans, et, à partir de juillet 1967, pour le Festival des pompiers et policiers de Magog qui réunit annuellement une pléiade de vedettes du monde artistique.

Évidemment, de septembre à avril, c’est au rythme du hockey que bat le cœur de l’Aréna de Magog. En plus des équipes d’élite évoluant dans des circuits régionaux – les Comets, les As de la ligue Junior B des Cantons de l’Est – il y a aussi les ligues pour adultes qui, pour 20 $ l’heure, peuvent profiter de la nouvelle glace artificielle. Sans compter la jeune génération de hockeyeurs magogois qui se développe à l’intérieur d’une structure de hockey mineur soutenue par une armée de bénévoles. Bénévoles qui sont également à l’origine du club de patinage artistique Les Libellules, ainsi que de l’organisation du Tournoi atome-pee-wee de Magog, une grande fête annuelle du hockey qui, depuis 1974, fait souffler sur la ville un rafraîchissant vent de folie.

Enfin, depuis 1979, l’Aréna de Magog est le domicile des Cantonniers de la ligue de développement midget AAA du Québec. Leurs parties locales donnent l’occasion au bouillant public magogois d’exprimer sa ferveur, une caractéristique qui fait autant partie de l’identité de l’aréna que les murs qui l’entourent et les fondations qui le soutiennent depuis maintenant près de 40 ans.

Serge Gaudreau