La découverte est un plaisir qui est trop souvent solitaire. Comme archiviste à la Société d’histoire de Magog, c’est un petit bonheur qui nous arrive de temps à autre. Ces jour-ci j’ai eu un de ces plaisirs solitaires avec la découverte d’un lien entre une mention dans un livre publié et un document d’archives que nous possédons.
Nous sommes à travailler sur un micro-site sur l’histoire d’Eastman. Comme cette histoire est liée au développement du chemin de fer puisqu’Eastman a été le carrefour de trois lignes. Or une de ces lignes était le “Waterloo & Magog”. Un livre de référence sur le sujet est “Railways of Southern Quebec” publié par J. Derek Booth en 1982. Je voulais en savoir plus sur le chemin de fer et j’ai relu les chapitres traitant de notre chemin de fer Magogois. L’inauguration officielle du chemin de fer le 29 décembre 1877 y est décrit.
Le Waterloo & Magog était une initiative de Ralph Merry V et ce dernier décrit la construction du chemin de fer dans son journal. Comme la Société est le conservateur du Fonds de la Famille Merry, nous avons en notre possession les journaux de Ralph V. Je n’ai pas pu m’empêcher de retrouver sa description de la journée inauguration.
Booth dans son livre explique que la journée s’est déroulé de Magog à Waterloo où à Waterloo, il y a eu une cérémonie. Une délégation de 150 dignitaires ont effectués le retour à Magog où un souper au Parkhouse Hotel donné en l’honneur de Ralph Merry.
L’entrée dans le journal de Ralph Merry est très évocatrice de cet événement:
“Jan 29 A fine beautiful day. A fine ride over our Ry [Railway] to Waterloo and Back 150 for diner at the Park House. Friends from Waterloo Sherbrooke & Stanstead some good speaking after diner . We had a fine and pleasant day and a very nice time. This was one of the best days of my life.”
Savoir ce qui s’est passé est intéressant. Lire le témoignage de la main de la personne qui a vécu l’événement près de 150 ans plus tard et de pouvoir encore sentir l’émotion vécue procure une sensation unique pour le chercheur. Un peu comme si nous recevions une confidence via un canal de communication avec l’au-delà.
Je n’ai pas connu personnellement Ralph mais j’ai quand même cette impression que c’est mon voisin d’en face.