Actualité historique

Municipalité de Saint-Étienne-de-Bolton (1939-2014)

La paroisse

Le canton de Bolton, le plus grand des Cantons-de-l’Est, concédé à Nicholas Austin et ses 53 associés en 1797, a été le sujet de plusieurs démembrements donnant naissance à six municipalités distinctes : Magog (1849), Bolton-Ouest et Bolton-Est (1876), Eastman (1888), Austin (1938), St-Benoît-du-Lac (mars 1939) et finalement St-Étienne-de-Bolton en mai 1939.

Église St-ÉtienneIl ne faut pas confondre la paroisse St-Étienne-de-Bolton avec la municipalité du même nom. À la suite des troubles de 1837-38, un certain nombre de familles canadiennes-françaises catholiques (Vincent, Desautels, Laramée, Laporte et Decelles) de la vallée du Richelieu se déplacent vers l’est pour s’installer dans la partie nord-ouest du canton de Bolton. De 1842 à 1872, plusieurs prêtres-missionnaires viennent desservir la mission de St-Étienne-de-Bolton. Celle-ci dessert les territoires des futures paroisses d’Eastman, de Ste-Anne-de-Stukely, de Knowlton, de Mansonville de South Bolton, de St-Austin et de St-Benoît-du-Lac. On assiste alors à la création d’un noyau francophone et catholique dans un fief à très forte majorité anglophone et protestant.

À cette époque, une chapelle et une école sont construites. La paroisse, fondée en 1851, sera érigée canoniquement le 7 mars 1872, mais les registres  paroissiaux  débutent dès 1851. Ce lieu a déjà été connu sous le nom de French Church.  Le bureau de poste, ouvert en 1867, porte le nom de Grass Pond Post Office, avant de prendre celui de St-Étienne-de-Bolton, le 1er juillet 1872.

La municipalité

La requête demandant l’érection de St-Étienne-de-Bolton en municipalité est datée du 22 septembre 1938. Le territoire concerné dans la requête comprend la  partie nord des rangs V, VI et VII, et une certaine partie du rang VIII de Bolton-Est. La pétition  est signée par 74 propriétaires de biens-fondés situés dans les limites de Bolton-Est. Parmi ces signataires, à très forte majorité francophone, il y a 7 Desautels et 4 Berger.

Les requérants attestent qu’ils représentent plus de la moitié des payeurs de taxes du territoire désirant se séparer.  Il est certifié que la nouvelle municipalité comprendra, tel qu’exigé par la loi, plus de 300 habitants et qu’il restera plus de 300  âmes dans la municipalité de Bolton-Est, après que le territoire composant la Municipalité projetée en aura été détaché. La raison alléguée pour cette séparation est que ses intérêts seraient mieux servis au point de vue municipal si elle formait une municipalité distincte, mais l’aspect socio-culturel y a sans doute joué un certain rôle.

Le 19 avril 1939, l’honorable J. Bilodeau, ministre des Affaires municipales, de l’Industrie et du Commerce, recommande donc au Lieutenant-gouverneur en conseil  l’érection de cette nouvelle municipalité à la prochaine réunion du Cabinet des ministres. La proclamation parue à cet effet est publiée dans la Gazette officielle du Québec, le 27 mai 1939, telle érection devant prendre effet à la date de cette publication.

La date de l’élection d’un maire et de 6 conseillers est fixée au 21 juin 1939. Ce premier conseil se réunit le 3 juillet 1939, Il est composé de: Oscar Desautels, maire et six conseillers : L. N. Arthur, Joseph Loiselle, Wilfred Berger, Édouard Leduc, Azarie St-Pierre et Théodore Laramée. Une nouvelle municipalité vient de naître.

Certaines activités sont en préparation pour souligner cet événement dont les détails paraîtront dans un prochain bulletin de la municipalité.

Maurice Langlois, Société d’histoire de Magog

Si vous ne connaissez pas Shanks, Québec, prenez la rue St-Patrice E. (chemin de la Rivière) en direction du secteur Venise. Trois kilomètres après la jonction de l’autoroute 55, vous apercevrez sur votre droite, le long de la voie ferrée, un panneau de signalisation ferroviaire indiquant que vous arrivez à Shanks. Sur la gauche, vous verrez successivement la chapelle Notre-Dame du Divin-Amour, le Cep d’Argent puis le club de golf Venise.

Débarcadère du Canadien Pacifique

Le hameau de Shanks apparaît au Official Guide of the Railways of the United States, Porto Rico, Canada, Mexico and Cuba, publié à New York en 1943, sous l’appellation de Shanks Quebec. Il est également inscrit sur les cartes topographiques de la région. Situé tout autour de la voie ferrée du Canadien Pacifique, sur la rive ouest du lac Magog, le hameau était assez important pour que la compagnie ferroviaire (CPR) y aménage une voie d’évitement et un débarcadère entre la rue Sorel et la rue Mgr Vel, le long de la rue des Riverains. Cette voie secondaire existe toujours. Pendant la période estivale, les villégiateurs en provenance de la région de Montréal y débarquaient en grand nombre.

ShankMontage

Selon le géographe et historien Jean-Marie Dubois de l’Université de Sherbrooke, qui m’a sensibilisé à cette curiosité, le nom serait apparu entre 1934 et 1944. Il fut ensuite appliqué au hameau qui s’est constitué entre les années 1940 et 1960, entre le golf de Venise et la pointe Lagueux (Gérard Lagueux, 1919-2001), sur le lac Magog.

L’origine du nom n’est pas certaine, mais selon le professeur Dubois, il rappellerait la mémoire de la famille d’Ovide Shanks qui aurait habité ce secteur. De plus, William, un fils d’Ovide, était mécanicien de locomotive. Coïncidence?

Desserte de Notre-Dame-du-Divin-Amour

Le 8 mai 1950, une requête, demandant la fondation d’une mission, est signée par les résidents du secteur Venise et adressée à Mgr Desranleau. Ce dernier accepte la demande et la future desserte dépendra de la paroisse Ste-Marguerite-Marie de Magog. La première messe est célébrée par le curé Vel, le 2 juillet 1950, dans un vieux garage aménagé à cette fin. Deux-cent-sept (207) personnes y assistent, et pour satisfaire la demande, l ‘officiant doit obtenir l’autorisation de célébrer deux messes (biner). Une chapelle, construite l’année suivante, est bénite le 19 août 1951 et dédiée à Notre-Dame-du-Divin-Amour. Cette desserte, fondée pour accommoder d’abord les résidents de Venise, est également fréquentée par les villégiateurs de Shanks. La desserte a dû cesser ses activités en 1999.

Les seuls vestiges tangibles de Shanks sont le panneau de la voie ferrée, et la voie d’évitement du débarcadère. En 1968, la Commission de toponymie du Québec avait déjà officialisé le nom de Shanks pour désigner le hameau. Plus récemment, le 5 décembre 2013, suite aux efforts de M. Jean-Marie Dubois, la Commission vient d’officialiser le nom de Shanks pour désigner le ruisseau de plus d’un kilomètre qui draine une partie du chemin de Venise pour finalement se jeter dans le lac Magog.

Maurice Langlois, Société d’histoire de Magog

Janvier 2014

À cette période de l’année, les autorités responsables de la santé publique incitent certains groupes de citoyens à se faire vacciner contre l’influenza. Cette année plus que jamais, avec le spectre d’une épidémie possible de grippe aviaire, le souvenir de la célèbre, mais meurtrière, « grippe espagnole » nous revient. Cette pandémie a sévi à l’échelle mondiale en 1918-1919, vers la toute fin de la Première Guerre mondiale et a fait entre 20 et 40 millions de morts à travers le monde, soit plus que la guerre elle-même. D’après les historiens, c’est à tort qu’on l’a appelée grippe espagnole, car elle n’a pas débuté en Espagne. Il semble que les premiers cas sont survenus d’abord en Chine (à Canton), puis en France et en Allemagne, mais l’Espagne, durement éprouvée, serait le premier pays à l’avoir déclaré publiquement.

Le fléau est entré au Canada en juin 1918, vraisemblablement par bateaux transportant des soldats revenant du front. Il a progressé lentement jusqu’à son arrivée dans les Cantons-de-l’Est, à Victoriaville, le 15 septembre, date officielle du début de l’épidémie au Québec. Le 25 septembre, plus de 400 Sherbrookois sont atteints et le 28, elle sévit à la grandeur du pays.

Quoique relativement épargnée, Magog n’y échappe pas. Parmi leurs recommandations, les autorités gouvernementales demandent que l’on évite les foules, les rassemblements et manifestations publiques et que l’on ferme les bars, théâtres, salons de quilles, écoles, etc. On recommande aussi de fermer les églises. Les temples protestants ferment dès le 5 octobre, mais l’Église catholique hésite à exempter ses fidèles de leurs devoirs religieux. Mgr H.O. Chalifoux, évêque auxiliaire du diocèse de Sherbrooke, accepte finalement, mais seulement pour le dimanche 13 octobre. Le même jour, le Magogois John O. Donigan, inscrit ce qui suit dans la bible familiale : «Today, for the first time in our recollection, we have had no mass at the church. This is on account of an epidemic of Spanish Grippe which is world-wide just now and many deaths are reported from all parts ». Le Bureau central d’hygiène ordonne aux autorités religieuses de fermer les églises. Elles n’ouvriront que le 10 novembre, la veille de l’armistice qui marque la fin du conflit. S’agit-il d’une simple coïncidence?

À Magog, où la population n’est que de quelque 5 000 habitants, il n’y a que quatre médecins : les docteurs G.A. Bowen, E.-C. Cabana, I.A. Guertin et John West. Les seules pharmacies sont la pharmacie Béique (le Dr Béique est décédé) et celle du docteur West (pharmacie Rexall). Pharmaciens et médecins, à court de moyens pour combattre efficacement la maladie, sont débordés et les heures de travail sont longues. Le 3 octobre, le docteur Cabana présente au conseil de ville un projet d’avis à afficher, indiquant les moyens à prendre pour éviter la maladie; il n’y a pas d’hôpital à Magog et la majorité des malades sont gardés chez eux. Les maisons qui abritent des personnes atteintes sont « placardées », indiquant qu’on ne doit pas y entrer. Les Hospitalières de La Crèche, avec l’autorisation du curé Brassard, transforment les classes et la salle de récréation en « hôpital » pour y recevoir les plus atteints.

La Crèche

La Crèche (photographe inconnu, fonds Studio RC, coll. SHM)

 

Le mois d’octobre s’avère de loin le plus meurtrier. Plusieurs familles perdent 2 ou 3 membres que l’on doit enterrer rapidement, sans même passer par l’église, pour éviter la contagion. Les statistiques publiées plus tard par le Conseil supérieur de l’hygiène indiqueront qu’en octobre seulement, on a enregistré à Magog 45 décès et à Sherbrooke plus de 250. Au total, dans les Cantons-de-l’Est il y en a eu 2 146!

En novembre, l’épidémie perd de l’ampleur et les mesures prises par les autorités municipales et les médecins semblent donner de bons résultats. Les écoles, les églises et autres lieux publics peuvent rouvrir leurs portes. Il y aura bien dans la région d’autres cas de grippe avec décès, mais l’épidémie est à toutes fins pratiques terminée et la vie reprend progressivement son cours normal à Magog comme ailleurs.

Devant l’imminence d’une épidémie de grippe aviaire, il ne faut cependant pas paniquer. D’abord, nous ne sommes pas en état de guerre. De plus, l’hygiène et les conditions de vie ont bien évolué depuis 1918: il y a moins de pauvreté et de promiscuité, l’alimentation et la santé de la population se sont considérablement améliorées. La cause de cette maladie est maintenant connue et les moyens de la prévenir et de la traiter sont nombreux. Les autorités responsables de la santé à travers le monde sont en état d’alerte, ce qui n’était pas le cas il y a 90 ans. Pour le moment, il nous suffit d’appliquer les mesures élémentaires d’une saine hygiène.

Maurice Langlois

Après s’être enflammée, La Lanterne s’éteignait définitivement le 5 janvier 1977. Cette auberge, centre d’attraction unique en son genre des premiers « baby-boomers », était rasée par les flammes peu avant 8 heures du matin, il y a 30 ans.

La Lanterne était située sur le chemin de Georgeville à environ 5 kilomètres de Magog, à l’intersection du chemin de l’Hermitage. Ce domaine de plus de 40 acres appartenait à la famille Rioux de Sherbrooke, dont un membre, le Colonel Émile Rioux, avait été maire de Sherbrooke de 1936 à 1938. Après la Deuxième Guerre mondiale, la propriété est acquise par MM. Fred Rolland et Arthur Côté et transformée en une auberge au début des années 1950.

Hiver à La Lanterne

En décembre 1962, André Morency, comptable et employé de la Banque de Montréal, en devient le propriétaire. L’année suivante, il vend à MM. Jacques Boisvert, Claude Langlois, Aurélien Noël et Gérard Notebaert. Sous la direction de Fritz Tschannen, ancien champion mondial de saut à ski, un centre de ski familial, baptisé Mont-Sourire, est aménagé avec un remonte-pente double, encore en usage à Owl’s Head. Fritz, qui joue de l’accordéon, et sa femme, une excellente yodler, animent des après-ski mémorables à la tyrolienne.

L’auberge même contient une douzaine de chambres, une salle à dîner, un grand salon ainsi qu’un piano-bar. Dans les bâtiments adjacents (granges), l’on retrouve La Tasserie ainsi que La Poupée, salle à manger et discothèque, où la fondue bourguignonne est à l’honneur.

intérieur2SRC-1Lanterne, extérieur

Vers 1969, La Lanterne passe aux mains de MM. Fernand Germain et Camille Ducharme. Bien que déjà très populaire, c’est sous cette administration que l’auberge connaît ses meilleures années. En effet, au fil des ans, on y rencontre de nombreuses personnalités politiques, du milieu des affaires et surtout du monde artistique. La présence de René Lévesque et de Pierre Elliot Trudeau n’est pas passée inaperçue. Selon Hubert Mandron, célèbre serveur de table qui a contribué à la popularité de l’endroit, c’est avec un soupir de soulagement que les autres clients de l’auberge ont assisté au départ de Trudeau accompagné de ses gardes du corps.

L’écrivain Marcel Dubé, un client assidu de La Lanterne, y a séjourné quelques mois à la fois, au début des années 1970. Parmi le groupe d’artistes, il y eut Louise Marleau, Denise Pelletier, Jacques Normand, Pierre Thériault, Guy Sanche (Bobino), Diane Dufresne, Tex Lecor et beaucoup d’autres célébrités. Y ont aussi été rencontrés, la comédienne française Madeleine Robinson, l’acteur canadien Christopher Plummer, la chanteuse d’opéra Colette Boky, et beaucoup d’autres.

La Lanterne était renommée pour son cuisinier Camille Gagnon et ses repas gastronomiques avec menus de différents pays. Ainsi, on y tenait des soirées mexicaine, scandinave, espagnole, portugaise, etc., avec repas typiques de chacun de ces pays. La Noël à Vienne accompagnée d’un violoniste charmait les invités. Nombreux sont les Magogois qui se souviennent de ces soirées mémorables.

Vue sur le lac

En 1973, MM. Germain et Ducharme vendent à Mark Stein. Dès lors, l’atmosphère de l’auberge change et seul le décor de rêve extérieur persiste. Le 5 janvier 1977, l’auberge est rasée par les flammes et une foule de souvenirs s’envolent en fumée. Construite de bois il y a plus de 100 ans, elle est totalement consumée en moins de quatre heures et seule la cheminée de pierres reste debout. Les escouades d’incendies de Magog et de Georgeville sont appelées, mais il est trop tard. De plus, le lac est à plus de 1000 pieds de l’auberge et l’eau est difficile à pomper jusque-là. Seules La Tasserie et La Poupée sont épargnées.

Stein vend les bâtiments restants aux frères Rodrigue qui opèrent La Poupée jusqu’à ce qu’elle soit détruite à son tour par un incendie, trois ans plus tard. Aujourd’hui, une vingtaine de résidences cossues et une dizaine d’unités de motels occupent ce site enchanteur avec une magnifique vue sur le lac Memphrémagog et le mont Orford.

Maurice Langlois

Dans toute l’histoire de Magog (1888-2006), il n’y a eu que trois démissions de maires en poste : Alfred L’Archevêque en 1918, Alfred Auger en 1921 et Gérard Laurendeau en 1966. Ce dernier, élu le 2 novembre 1964 avec une très forte majorité contre Maurice Théroux et Ernest Simard (1722 votes contre 661 et 250), remet sa démission le 16 mai 1966.

Gérard Laurendeau, maire de Magog 1964-1966

Marché public 1915 + Enseigne futur Hotel de Ville

L’ancien Hotel de Ville et Marché public de Magog : on y annonce la construction d’un nouvel Hotel de Ville, qui verra le jour en 1966.

En 1964, le nouveau maire annonce le début d’une ère de progrès pour Magog. Il a de grands projets, dont les plus importants sont la construction d’un nouvel hôtel de ville ainsi que d’un nouvel aréna. L’hôtel de Ville, construit en 1915, a déjà été condamné à deux reprises par les inspecteurs du gouvernement. En juin 1965, Laurendeau déclare que le projet d’un nouvel hôtel de ville sera entrepris sans référendum, mais il se trompe. Un débat passionné s’engage, la population est divisée et la tenue d’un référendum s’impose. Un argument de taille des opposants est la disparition du marché public, nécessaire à la réalisation du projet.

Le référendum a lieu le 19 juillet et le projet est accepté avec une majorité de 238 voix. Les services de la firme Onide Gagné inc. sont retenus et la première pelletée de terre a lieu le 17 août. Cependant, la population refuse que la Ville fasse les frais d’un nouveau marché et c’est l’Association des vendeurs qui aménage un nouveau marché sur la rue Laurier, lequel est inauguré le 26 novembre 1965.

La construction d’un nouvel aréna divise aussi la population. Un « Comité de l’aréna » est formé et émet des cartes de membres. L’ouverture du parc de l’Est a lieu le 15 juillet 1965, mais l’aréna, également construit par Onide Gagné inc., ne voit le jour que l’année suivante, en 1966. La première pelletée de terre a lieu le 6 juin 1966.

Le développement industriel est une autre préoccupation du maire Laurendeau. Le terrain de MacPherson Lumber, de la rue du Lac, dont le moulin a été détruit par un incendie en 1964, est exproprié par la ville. MacPherson reconstruit sur la rue Sherbrooke et devient ainsi le premier occupant de notre parc industriel.

Les autres préoccupations du conseil élu en 1964 sont : le recrutement d’un ingénieur permanent, le développement d’un pôle touristique, la construction d’un deuxième pont sur la rivière Magog à la hauteur de la rue Sherbrooke, un nouveau pont dans l’Est (Michigan), ainsi qu’une route (rue Belvedère) reliant le Michigan au chemin d’Ayer’s Cliff.

Un autre sujet particulièrement chaud (trop peut-être?) est la réorganisation du service de police municipale, sur laquelle se penchent des consultants de l’extérieur. En janvier 1966, une division profonde règne au sein même du conseil sur ce dernier sujet. Trois conseillers menacent de démissionner, un autre démissionne en mars et, finalement, le maire Gérard Laurendeau remet lui-même sa démission le 16 mai 1966. Il s’agit de la première démission d’un maire en fonction à Magog, depuis 45 ans, la troisième et dernière à ce jour.

Gérard Laurendeau laisse cependant le souvenir d’un maire visionnaire et initiateur de plusieurs grands projets.

Maurice Langlois

Vous souvenez-vous du temps où tous les automobilistes devaient acheter leurs nouvelles plaques avant le 28 février? C’est au 452 de la rue Saint-Patrice Ouest, là où se situe maintenant le stationnement du Métro et de la pharmacie Jean Coutu qu’on devait faire la file à l’extérieur si on attendait la dernière semaine de février pour se procurer les licences de l’année pour son véhicule.

Monsieur Fernand Lauzon fut émetteur de licences pour le gouvernement du Québec, avec l’assistance de son épouse Marguerite, de 1952 à 1971. Le bureau était attenant à la résidence puisque Monsieur Lauzon se déplaçait en fauteuil roulant suite à un accident survenu en 1947 qui l’avait rendu paraplégique.

Ce n’est pas à l’ordinateur que les immatriculations étaient complétées à cette époque mais minutieusement à la main, ainsi que le rapport détaillé qui devait être posté quotidiennement. Chaque « set » de plaques, puisqu’il fallait en fixer une en avant du véhicule et une en arrière, coûtait une vingtaine de dollars (soit 24,10$, 23,40$, 25,50$..). Autre temps, autres mœurs : après la fermeture du bureau, lorsque le rapport était terminé et que les sommes recueillies balançaient avec les entrées, les policiers escortaient Madame Lauzon pour faire le dépôt à la Banque de Montréal.

À cette époque, les gens ne prenaient pas un numéro pour être servis; la longue période d’attente à l’extérieur donnait lieu à une activité sociale annuelle où tous promettaient de se procurer leurs nouvelles plaques dès janvier l’année suivante. Il y avait même de bons samaritains qui faisaient plusieurs fois la file afin de rendre service à quelqu’un dans l’impossibilité de s’y rendre. Puisque le bureau de Transvision Magog logeait au même endroit à compter de 1957, plusieurs clients du câble retardaient le paiement de leur mensualité de

Plusieurs voitures stationnées sur la Rue Principale en 1946. À l'époque, on devait apposer la plaque d'immatriculation à l'avant et à l'arrière de celles-ci - Fonds studio RC. La Société d'histoire de Magog
Plusieurs voitures stationnées sur la Rue Principale en 1946. À l’époque, on devait apposer la plaque d’immatriculation à l’avant et à l’arrière de celles-ci – Fonds studio RC. La Société d’histoire de Magog

3,50$ lors de cette période d’achalandage.

Au décès de Monsieur Lauzon, en 1971, le bureau des licences est opéré par Richard et Nicole Langlois, au 1280 Maisonneuve. Il en sera ainsi jusqu’en 1979, année au cours de laquelle les Caisses populaires Desjardins deviennent mandataires de la Société d’assurance-automobile du Québec.

C’est en 1982 que la SAAQ implante le système d’étalement sur toute l’année pour le renouvellement des immatriculations mettant ainsi fin à la contrainte du 28 février pour tous les automobilistes du Québec. Depuis 2000, c’est la Chambre de commerce et d’industrie Magog-Orford qui s’Est vue confier le mandat des permis, licences et enregistrements par la SAAQ.

Danielle Lauzon

Ce n’est pas d’hier que les marchands et les gens d’affaires se réunissent pour partager leur savoir-faire à l’intérieur de ce qu’on appelle familièrement les chambres de commerce.

Le Progrès de Magog. La Société dhistoire de Magog
La création de la Chambre de Commerce était en première page de l’édition du 15 mars 1961 du Progrès de Magog – Le Progrès de Magog. La Société d’histoire de Magog

À Magog, on note la présence d’un Board of trade aux environs de 1899, présidé par Alvin Moore, commmerçant, politicien et promoteur immobilier. En 1935, en pleine crise économique, on assiste à la création de la première chambre de commerce francophone. Malheureusement, elle se dissout en 1952. Dans les années 1950, les marchands se regroupent autour de l’ADSM (Association du Détail et des Services de Magog) jusqu’à ce que cette dernière disparaisse à son tour au début des années soixante.

Le 19 mars 1961, la Chambre de Commerce de Magog s’incorpore. Une fois de plus, Magog fait partie de la hiérarchie des chambres de commerce. La fin des années 1950 et le début de la décennie 1960 marquent un certain ralentissement de l’activité industrielle de la ville au profit du commerce et du tourisme. C’est dans ce contexte qu’est créé la Chambre de Commerce de Magog (CCM) en 1961.

En 1966, la Chambre de commerce de Magog devient la Chambre de commerce Magog-Orford (CCMO). Avec de nouvelles limites territoriales et une nouvelle entité régionale, la CCMO répond davantage aux intérêts de ses membres et à la réalité touristique de la région Magog-Orford. La décennie 1990 est surtout marquée par un certain retour à la promotion industrielle. Désirant s’affirmer comme l’organisme de promotion et de protection des intérêts économiques de Magog-Orford, la chambre adopte une nouvelle raison sociale permettant d’afficher son intérêt pour l’industrie : on la connaît désormais comme étant la Chambre de Commerce et d’industrie Magog-Orford (CCIMO).

La CCIMO a façonné le visage du Magog d’aujourd’hui et a joué un rôle très important dans l’établissement et le maintien des infrastructures commerciales, industrielles et touristiques de notre région. Avec 50 ans de service à son actif, la CCIMO continue d’être présente dans son milieu et de favoriser l’essor économique d’une région florissante.

CCIMO

 

Maison Merry récente

La Maison Merry, vers 2000 (Maurice Langlois, coll. SHM)

Le 2 septembre dernier, la Ville de Magog faisait l’acquisition de la maison Merry, bijou de notre patrimoine bâti régional. Cette maison, la plus ancienne du Magog urbain, a été construite en 1821. La propriété actuelle faisait partie d’un immense domaine qui englobait la quasi-totalité de ce qui est devenu Magog. En plus d’être situé en un endroit stratégique, ce site nous ramène à la période pionnière de notre ville dont les fondateurs furent des Américains.

Avant de procéder à son acquisition, la Ville de Magog a d’abord commandé une évaluation de l’intérêt architectural et patrimonial de cette maison, auprès de la firme Bergeron Gagnon inc. de Québec, consultants en patrimoine culturel et en muséologie. Leur conclusion est la suivante : « La maison Merry a une valeur patrimoniale exceptionnelle, d’intérêt non seulement local, mais régional, voire national. Elle serait admissible au statut de monument national classé, notamment à cause de sa rareté et de sa représentativité de la colonisation et du développement de l’Estrie au début du XIXe siècle ».

Grâce aux journaux intimes de Ralph Merry IV, fils du fondateur de Magog, nous connaissons la date de sa construction. En 1821, on y lit les inscriptions suivantes :

  • 21 juillet, « La maison est érigée aujourd’hui »;
  • 25 août, « Nous avons rassemblé les pierres requises pour la cave »;
  • 1er septembre, « D. Young termine les murs de la cave et deux hommes s’affairent à ancrer (étayer) la maison »;
  • 17 septembre, « Une partie de nos meubles sont maintenant dans la nouvelle maison, où nous vivons depuis hier. Jusqu’au 3 septembre dernier, il n’y avait pas une seule planche de recouvrement en place ».

Maison Merry - Belden

La propriété des Merry en 1881, Détail d’une illustration d’époque, tiré de l’Illustrated Atlas of thé Eastern Townships and South Western Quebec, publié par H. Belden & Co., 1881.

Le 9 novembre, l’auteur rend grâce à Dieu de lui avoir permis de construire leur maison en si peu de temps, avec des moyens aussi limités et en dépit de ses problèmes de santé. Il ajoute : « Nous avons maintenant deux chambres confortables et une autre que nous pourrons occuper par température clémente ».

Ralph Merry III, patriote de la Révolution américaine, arrive à l’Outlet, aujourd’hui Magog, le 20 mars 1799, avec sa femme et leurs huit enfants. Ils habitent une cabane de bois rond jusqu’à la construction de cette maison, en 1821. L’année suivante, Ralph III (1re génération) transfère la maison à son fils Ralph IV (2e génération), à la condition qu’il pourvoie aux besoins de ses vieux parents. L’année suivante, Ralph IV transfère la maison et cette responsabilité à son frère cadet Benjamin, qui l’occupera jusque dans les années 1830. À cause d’une interruption dans les journaux intimes de Ralph IV, il est difficile de fixer avec précision la date d’occupation de la maison par Ralph V (3e génération), qui l’habitera jusqu’à son décès en 1887. Par testament, Ralph V la lègue à sa fille Florence (4e génération) et elle l’occupera jusqu’à son décès, en 1928. Florence avait désigné son frère Horace et sa femme comme usufruitiers (à vie) de la propriété, mais ce ne sera qu’au décès du dernier survivant que la propriété pourra être vendue. Horace décède en 1931 et sa femme en 1942.

Le dentiste Marston E. Adams, qui avait épousé, en 1922, Annie Elizabeth (5e génération et fille de Horace) achète la propriété en 1944. En 1927, ils ont eu une fille, Gene Adams (6e génération), qui l’habite avec ses parents jusqu’à son mariage en 1948. Annie décède en 1948 et Marston Adams épouse en secondes noces Nellie Broadbent. Adams décède accidentellement en 1951 et, deux ans plus tard, Ernest Fields, beau-frère de Nellie Broadbent-Adams, devient copropriétaire avant de devenir propriétaire unique. C’est par ce filon que les derniers et actuels propriétaires occupants, Garth et Joy Fields, avaient acquis la maison en 1989.

Le devenir de cette propriété et le rôle réservé à la société d’histoire restent à définir, mais l’objectif visé par tous les intervenants est la mise en valeur de son caractère historique et son accessibilité à l’ensemble de la population magogoise, ainsi qu’aux nombreux visiteurs de notre magnifique région.

Maurice Langlois

Pour en connaître d’avantage sur le sujet, consultez “Les Merry de Magog”, 2008, Société d’histoire de Magog.

Colonisation

Avant l’ouverture des Cantons-de-l’Est à la colonisation, en 1792, le territoire était fréquenté par des tribus amérindiennes semi-nomades. Ce qui est aujourd’hui Magog était une zone de prédilection pour les Abénaquis, qui y campaient en petits groupes. Ces derniers naviguaient, du fleuve St-Laurent à la Nouvelle-Angleterre en remontant les rivières St-François et Magog, traversant le lac Memphrémagog du nord au sud et, en empruntant la rivière Barton, ils atteignaient la rivière Connecticut. À la suite de l’arrivée d’Américains, de Britanniques, d’Écossais, d’Irlandais et surtout de Canadiens-français, la présence amérindienne s’estompe à partir du début du XIXe siècle et est à peu près disparue vers 1840.
Bien que Nicholas Austin soit venu de Bolton à la décharge du lac, vers 1795, pour y installer moulin à farine et moulin à bois rudimentaires, il retourne s’établir définitivement à Bolton. Ralph Merry III, patriote américain (et non pas un Loyaliste), achète plusieurs milliers d’acres de Nicholas Austin, arrive le 20 mars 1799 et s’installe sur la rive gauche de la rivière Magog à proximité de la pointe qui porte aujourd’hui son nom. C’est le début du hameau qui porte tout d’abord le nom d’Outlet (décharge du lac) pour devenir Magog, vers 1855. Merry est officiellement reconnu comme étant le véritable fondateur de Magog.
Pour répondre aux besoins essentiels des habitants, moulins à farine et scieries sont construits, ainsi qu’une forge dès 1809. Un moulin à carder et à tisser la laine est mis sur pied et sera complètement mécanisé par Joseph Atwood, en 1825.

Commerce et industrialisation

Un service de diligence entre Georgeville et Magog entre en fonction dès 1830 et un premier bateau à vapeur sillonne le lac entre Magog et Newport dès 1850. Ralph Merry V, petit-fils du fondateur, fonde une fabrique d’allumettes, la première au Canada, vers 1837. Cette initiative ne connaît pas un grand succès à cause de moyens de transport insuffisants vers des débouchés commerciaux. Coupe et flottage du bois ont été pendant quelques décennies les pivots de l’économie locale.
Parce que les premières voies de communication, tant par terre que par eau, s’établissent avec le Vermont et la région frontalière de Stanstead, le quartier des affaires du hameau s’organise d’abord sur la rive sud, même si son fondateur habite sur la rive nord. C’est là que sont construits les premiers hôtels et commerces. Ce n’est qu’à la suite du passage du « grand Voyer » en 1822, et la construction d’un premier pont, que le quartier des affaires se déplace progressivement sur l’autre rive, où Merry a choisi de s’installer plus de 20 ans auparavant. Par la suite, l’arrivée du chemin de fer et le déplacement du quai, de la rive sud sur la rive nord, scelleront l’avenir du quartier des affaires.

Création de Magog

Jusqu’en 1849, tout ce qui se trouve sur la rive sud de la rivière fait partie du Canton de Hatley et la rive nord est dans le Canton de Bolton. Cette année-là, le Canton de Magog est créé en fusionnant les sept rangs le plus à l’ouest du Canton de Hatley avec les neuf rangs le plus à l’est du Canton de Bolton. Il devient municipalité de Canton, en 1855. En 1888, le village de Magog se détache de la municipalité du Canton de Magog et élit son propre conseil. Ce village devient ville en 1890. À la fin de 1952, ce sera au tour d’Omerville de se détacher des deux municipalités précédentes. Pendant 50 ans, ces trois entités évolueront parallèlement jusqu’à leur fusion, en 2002.

Magog, lieu de villégiature

L’entrée en service sur le lac de bateaux à vapeur (1850, 1867 et 1909), l’inauguration du pont Victoria en 1860, et l’arrivée du réseau ferroviaire en 1877 contribuent au développement de l’industrie touristique régionale, dès la deuxième moitié du XIXe siècle. Après les années 1890, le textile prend une importance telle, que Magog devient vraiment une ville mono-industrielle et le sera pendant plus de 75 ans. Avec la perspective d’un déclin de cette industrie, en 1965, Magog crée son parc industriel dans le but de diversifier son économie en attirant d’autres industries. Depuis ce temps, des efforts considérables sont déployés pour donner à la région une vocation récréative et touristique.

Chronologie

1799
Arrivée de Ralph Merry III avec sa famille.
1824
Construction de la première école sur la rue Principale.
1825
Une première au Bas-Canada, un moulin à carder est transformé en fabrique de laine complètement mécanisée.
1830
Première église (protestante multiconfessionnelle), la Union Church, sur la rive sud.
1837
Construction de la première fabrique d’allumettes au Canada.
1849
Création du Canton de Magog.
1850
Mise à l’eau du premier bateau vapeur, le Mountain Maid.
1852-53
Route à péage entre Magog et Sherbrooke (Sherbrooke Turnpike)
1861
Les Irlandais fondent la mission catholique St.Patrick et construisent la première chapelle.
1867
Mise à l’eau du célèbre Lady of the Lake, bateau vapeur à aube double.
1877
Arrivée du chemin de fer à Magog.
1881-1891
Poussée démographique et arrivée des Canadiens français.
1884
Ouverture de la Magog Textile & Print Co. et impression de la première pièce de calicot au Canada.
1885
La mission Saint-Patrice est érigée en paroisse, première des quatre paroisses catholiques de Magog.
1888
Le Village de Magog se sépare de la Municipalité du Canton de Magog et devient Ville deux ans plus tard.
1897
Mise en marche du barrage hydroélectrique de la Municipalité de Magog et électrification des maisons et des rues.
1960-1980
Avenir incertain de l’industrie du textile et développement touristique.
1952
Création de la Municipalité d’Omerville.
2002
Fusion des municipalités de Magog, Canton de Magog et d’Omerville.

 

Tel était le titre d’un article paru dans Le Progrès de Magog, le mercredi 23 mai 1962. Aussi étrange que ce titre est le contexte qui entoure cette histoire.

En effet, quelques mois seulement après avoir été élu maire de Magog le 5 février 1962, M. Ernest Simard recevait un loup-marin en cadeau du docteur Eudore Labrie, maire de Cap-aux-Meules, Îles-de-la-Madeleine.

Le maire, à la suite d’une visite au Jardin zoologique de Montréal, rêvait d’avoir une attraction touristique semblable pour sa ville. Il choisit comme habitat pour ce nouveau « citoyen », le bassin d’eau du parc des Braves. Un mois plus tard, le loup-marin manifestant des signes d’ennui, deux autres de son espèce étaient recrutés et vinrent lui tenir compagnie. Cette nouvelle attraction plaisait aux Magogois qui les visitaient fréquemment. On les considérait déjà comme une réelle attraction touristique, dont Magog avait grand besoin à l’époque.

Mais le plaisir fut de courte durée. Vers la fin du mois de mai de la même année, un ou des malfaiteurs tuaient à coup de pierre l’un des trois phoques. Au moment de l’incident, un autre avait été dépêché sur Montréal pour traiter une blessure. Cette malheureuse affaire mit un terme à cette aventure et au rêve du premier magistrat.

À ce moment, le parc des Braves était presque entièrement occupé par un stationnement, ce qui faisait quelque peu oublier ses origines qui remontent aux années 1880. Depuis la construction de la Magog Academy en 1856 sur le site de l’actuel pavillon Brassard, on accédait à l’école par la rue Principale, la rue St-Patrice n’étant pas encore complétée à cet endroit. Le terrain était en quelque sorte la cour de l’école.

En 1887, le Dr George O. Somers obtenait de la municipalité du Canton de Magog l’autorisation d’y construire un kiosque où la Magog Brass Band pourrait donner des concerts. Au début des années 1900, il y a eu à Magog, en même temps jusqu’à quatre ensembles musicaux différents et les concerts étaient fréquents.

En 1891, la Ville de Magog y a construit son premier hôtel de ville et marché public. À la suite de l’incendie de celui-ci en 1901, la même année, on construit une caserne de pompiers où siège le conseil, un peu à l’est du premier hôtel de ville. En 1922, on y érige un monument à la mémoire des soldats de la région, tués au cours de la Grande Guerre (1914-1918) et le parc prend le nom de parc des Braves.

Parc des Braves

C’est vers 1927 que la Ville construit un nouveau kiosque où les fanfares et harmonies locales se produisent au grand plaisir des Magogois. Lors de leurs passages à Magog, les personnalités de marque sont reçues à cet endroit. Ainsi, quand le gouverneur général du Canada, Alexandre de Tunis, vient à Magog le 17 septembre 1947, une foule nombreuse l’accueille au parc des Braves. Il s’agit d’un endroit de rassemblement populaire très fréquenté par les Magogois. Encore de nos jours, le 11 novembre, jour de l’Armistice, le parc est le site d’une cérémonie commémorative pour les militaires morts au cours des deux Guerres mondiales. Le Cirque des étoiles y donne aussi son populaire spectacle annuel.

Afin de répondre à un besoin croissant de stationnement, au cours des années le parc a été graduellement rétréci et modifié; le monument a été déplacé de son site original, l’étang d’eau est disparu ainsi que les artefacts des guerres. La résidence du « chef de police », située à gauche au fond du parc, a été démolie et un petit bâtiment a été érigé près du trottoir. Il ne reste à peu près plus rien du magnifique parc des années 1950.

 

Maurice Langlois